La lauréate du Prix des cinq continents de la Francophonie est la Belge Geneviève Damas. Son roman «Si tu passes la rivière» a été retenu par le jury qui lui remettra son trophée le 11 novembre prochain à Toulouse.

Le roman «Si tu passes la rivière» de la Belge Geneviève Damas, publié aux Editions Luce Wilquin a retenu l’attention. Le jury lui a attribué le 11e Prix des cinq continents de la Francophonie. C’était avant-hier lundi après la délibération au siège de la l’Organisation internationale de la Francophonie (Oif) à Paris. L’information est contenue dans un communiqué du service de presse de l’Organisation internationale de la Francophonie transmis hier à la rédaction. Le jury a qualifié ce roman «d’une rivière comme la frontière entre le silence et le langage, le message et la vérité, le mimétisme et la naissance à soi-même». Avant d’ajouter que le livre est comme «la parole d’un enfant qui naît comme un balbutiement pour atteindre la force du cri : un hommage à la vertu libératrice de l’écriture». «Si tu passes la rivière», 2011, raconte l’histoire de François Sorrente, 17 ans, le cadet d’une famille de cinq enfants qui veut savoir ce qui s’est passé dans la maison de l’autre côté de la rivière. L’ouvrage n’en est pas à sa première distinction. Il a déjà  obtenu le prix Victor Rossel en 2011.

La lauréate Geneviève Damas, comédienne et metteur en scène belge, recevra son trophée le 11 novembre prochain lors d’une cérémonie à Toulouse, dans le cadre du Salon du livre Midi-Pyrénées. La récompense est dotée d’une enveloppe d’un montant de 10 mille euros, soit plus de six millions 500 mille francs Cfa. Son roman bénéficiera de la promotion de la Francophonie au niveau international. Née en 1971, Geneviève Damas a une licence en droit à l’Université de Louvain. Elle a suivi une formation de comédienne à l’Iad-Théâtre puis se tourne vers la comédie et la mise en scène du théâtre et de l’opéra. Depuis 1999, elle organise les soirées littéraires et musicales «Portées-Portraits». La lauréate belge a été choisie parmi les dix finalistes de l’édition 2012, ressortissants des huit pays suivants : Sénégal (Des fourmis dans la bouche de Khadi Hane, aux éditions Denoël), Liban, Canada-Québec, Maroc, Fédération Wallonie-Bruxelles, Rwanda, Tunisie, et France. Elle succède ainsi à la québécoise Jocelyne Saucier, lauréate de l’édition 2011 pour son roman «Il pleuvait des oiseaux» (Editions XYZ) qui a participé en décembre dernier à la dernière Foire du livre de Dakar.

Le jury du Prix des cinq continents de la Francophonie a également été touché par Kuessipan de Naomi Fontaine (Editions Mémoire d’encrier) qu’il a défini comme une «élégie mélancolique consacrée à l’esprit ancien des grands-mères et à cette obsession de mettre au monde». Créé par l’Organisation internationale de la Francophonie, le Prix des cinq continents permet de mettre en lumière des talents littéraires reflétant l’expression de la diversité culturelle et éditoriale en langue française sur les continents et de les promouvoir sur la scène littéraire internationale. La présidence du jury a été transmise à Jean-Marie Le Clézio, qui le présidera à compter de la prochaine édition. Auparavant, le Jury international était présidé par Lyonel Trouillot (Haiti), professeur de littérature, journaliste, co-fondateur des revues Lakansyèl, Tèm et Langaj. Il est aujourd'hui directeur littéraire de l’association «Atelier Jeudi soir» et des éditions du même nom. Les autres membres sont Lise Bissonnette (Canada-Québec), Monique Ilboudo (Burkina Faso), Paula Jacques (France-Egypte), Vénus Khoury-Ghata (Liban), Pascale Kramer (Suisse), Jean-Marie Gustave Le Clézio (Maurice), Henri-Lopes (Congo), René de Obaldia (Hong Kong), Leïla Sebbar (France-Algérie) et Kossi Efoui (Togo) et Jocelyne Saucier (Canada) qui a siégé pour cette édition 2012.

Fatou K. SENE