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Le Président Abdoulaye Wade, parrain des putschistes africains ? |
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Arrivé au pouvoir en avril 2000 à la suite d’une élection régulière, transparente et démocratique, le président de la République
Une fois hissé au sommet de l’Etat sénégalais, il a remis en cause non seulement ses engagements de candidat, mais aussi toutes les règles les plus élémentaires du jeu démocratique. Pour lui désormais il n’y a que l’argent, l’appareil d’Etat et les manœuvres politiciennes qui comptent. Il ne s’intéresse qu’à des élections depuis qu’il a créé son parti en 1974, son seul objectif étant de conquérir le pouvoir ou de le conserver comme en ce moment où il y a énormément de scandales créés par ses partisans. Aujourd’hui il faut en convenir, ce sont les journalistes et les écrivains comme les Abdou Latif Coulibaly et Mody Niang qui supportent le plus le poids de la répression morale et physique du régime libéral. Aucune profession n’a été aussi malmenée que celle des journalistes sénégalais depuis l’alternance politique de 2000. Et pourtant ils font partie de ceux qui ont le plus aidé Me Wade à accéder au pouvoir. Mais le plus grave est qu’il est en train de vulgariser cette pratique comme mode de gouvernance dans les pays africains surtout ses voisins qui sont confrontés à des difficultés économiques sociales et politiques de toutes sortes, en aidant les auteurs de coup de force et putschistes à légaliser leur pouvoir. Quelques cas qui illustrent cette politique.
Me Abdoulaye Wade avait entamé cette politique par la Côte
Après la Côte la Grande Ile.
Tous les observateurs ont eu à constater à travers les médias sénégalais le traitement de faveur qui lui était réservé au détriment de l’autre protagoniste Didier Ratsiraka, brillant officier sorti de la prestigieuse Ecole de marine française qui a joué un rôle important dans la réhabilitation du peuple malgache pendant sa présidence, en rendant dignité à son pays longtemps méprisé. Il n’avait, malheureusement, pu régler les problèmes économiques de son pays comme la plupart de ses pairs africains. Il ne savait pas que le président Wade est un partisan de son adversaire, donc incapable de neutralité dans la crise. Nous avions fait publier en son temps dans le quotidien Walfadjri un article intitulé : Ravalomananan ou le défi à l’Etat de droit, dans lequel nous disions : « Ravalomananan est un homme d’affaires dont les importants intérêts économiques risquent d’être en conflit avec ceux de l’Etat malgache qu’il veut diriger. Dépourvu d’une vision politique claire, il est manipulé par des politiciens futés, tapis dans l’ombre. Son coup de force est une grave faute politique et un défi à la démocratie. La position de certains chefs d’Etat qui parlent de réalisme politique est non seulement erronée mais opportuniste. Les principes de l’Etat de droit sont mis de côté sous prétexte qu’il contrôle toute la situation de l’île. L’Union africaine (UA) qui s’est substituée désormais à l’OUA est interpelée. Le départ de Ratsiraka de la Grande Ile
En Mauritanie, un régime élu démocratiquement en mars 2007 et salué par l’ensemble de la communauté internationale, a été renversé en août 2008 par les anciens collaborateurs du régime répressif et sanguinaire de Ould Taya, aujourd’hui réfugié à l’étranger mais qui va certainement bénéficier d’une grâce de son ancien serviteur devenu président de la République. Là la Mauritanie
Aujourd’hui le même scénario est en train d’être joué en Guinée Conakry où le capitaine Moussa Dadis Camara, un personnage haut en couleur, lui aussi chef d’une junte militaire, se fait passer pour un messie. Visiblement, il tient à conserver le pouvoir qu’il a ramassé après la mort de l’ancien dictateur, le général Lanssana Conté. Il est soutenu lui aussi par le président Wade qui vient d’y effectuer encore un séjour. Et cette fois-ci, pour donner plus de crédibilité à son initiative, il était en compagnie de la présidente du Libéria, pays voisin de la Guinée
La conclusion que l’on peut tirer de toutes les initiatives extérieures du président Wade est qu’il n’aime pas s’entourer d’homologues démocratiquement bien élus. Ses autres voisins, surtout le nouveau président de la Guinée Bissau
L’Afrique est malade de ses régimes militaires dont l’instauration est souvent accompagnée de violence et de désordre : chefs d’Etat et de gouvernement assassinés, institutions élues démantelées. L’Union africaine dans un de ses récents rapports en a dénombré plus de trente (30) en moins de cinquante ans d’indépendance. Les auteurs de ces coups de force sont souvent assassinés à leur tour. Les mutineries qui ont eu lieu à quelques mois d’intervalles en Mauritanie et en Guinée Conakry ont cette particularité d’être organisées par des hommes qui ont déjà participé à des régimes militaires décriés, qu’ils fussent à l’ombre ou à visage découvert.
L’Afrique n’a pas besoin de justiciers, c’est le titre d’un article que nous avions publié toujours dans Walfadjri. C’était lors du coup d’Etat du colonel Maïnassaré Barre du Niger devenu président de la République
Le Ghana et le Mali qui font partie des dix pays d’Afrique au Sud du Sahara vivant actuellement dans un régime démocratique, selon Freedom house une ONG américaine indépendante et militante de la démocratie dans le monde, ont connu des régimes militaires. Cette situation n’est pas un fait du hasard, car l’ancien président du Ghana Jerry John Rawlings et l’actuel président du Mali Amadou Toumani Touré, deux patriotes et militaires de carrière, sont les fils spirituels des présidents Kwamé Nkrumah et Modibo Keïta deux grands panafricanistes dont la vie a été consacrée entièrement au service de leurs peuples et de l’Afrique. Ils étaient adolescents quand ces deux géants de l’Afrique étaient au pouvoir dans les années 60 du siècle dernier. La forte personnalité de ces leaders a effectivement déteint sur leur caractère. En effet, la jeunesse africaine a besoin des exemples de la trempe de ces grands hommes d’Etat avec patriotisme abnégation.
L’Afrique qui dispose de ressources naturelles aussi importantes que tout autre continent avec 20% des terres émergées et plus de 15% de la population mondiale, va s’enfoncer de plus en plus dans la pauvreté et la misère si elle continue d’être dirigée par des affairistes et des putschistes guidés uniquement par des intérêts personnels.
Abdoul Aziz Diagne , Membre des Assises nationales et de Benno Siggil Senegaal
Aadiagne262000@yahoo.fr