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KANLENTO-AVULETE "vaillant combattant, nous devons lutter"
7 janvier 2012

PAR BABACAR FALLLa catastrophe imminente et les

PAR BABACAR FALL
La catastrophe imminente et les moyens de la conjurer.
CONTRIBUTION - Quel est le scénario catastrophe ? Nonobstant l’avis du conseil constitutionnel, Wade se présente et est élu. Il y aura des émeutes et de la violence, mais au final l’occident se résoudra à traiter avec lui. Il tiendra parce que l’appareil répressif d’Etat lui restera fidèle.

L’environnement géopolitique du Sénégal avec Al Qaïda à nos portes dans le Sahel fera que personne n’aura intérêt à une déstabilisation de ce qui restera de nos institutions même pourries par Wade.
Le Sénégal restera le Sénégal. Je suis sûr que les hommes d’Etat présents dans l’opposition s’accommoderont de quelques mois, quelques années de Wade, vieux et malade en espérant lui succéder après. Les puissances occidentales le leur demanderont.
Cela s’appelle du réalisme politique.

Et les affaires mondiales fonctionnent ainsi. Ce qui nous guette de pire, quelque soit le prochain président, c’est la crise économique ; scénario catastrophe.

Le tarissement des flux de capitaux nets ainsi que le poids de l’endettement massif auquel ce pouvoir a recouru pour financer ses projets mégalomaniaques va très vite se faire sentir.

Qui peut croire que la petite économie sénégalaise, tiendra quand la note triple A de la France sera dégradée par les agences de notation ? Qui peut croire que la parité fixe imposée à notre monnaie qui corsète notre économie et qui la protège aussi actuellement des bourrasques économiques mondiales tiendra en 2012 ?

Quel formidable échec de la GOANA, faite de rapines, de captations et de prédations des terres villageoises que la disette qui s’annonce dans les mois à venir dans les campagnes sénégalaises. La soudure sera effroyable de souffrances dans maints foyers dans les campagnes sénégalaises

Il en est de l’économie comme du reste, à la fin il faut que quelqu’un paie. Dans notre malheur, le rétablissement du fonctionnement normal de l’Etat ivoirien n’arrange pas nos affaires. Les capitaux et les investissements étrangers se tourneront vers ce pays. Il deviendra plus intéressant de prêter à la Côte d’Ivoire avec son pétrole, son cacao et ses autres productions agricoles plus demandées sur les marchés mondiaux.

Nous sommes perdants à tous les niveaux dans la compétition/comparaison avec la Côte d’ivoire

Ainsi va la mondialisation financière.

De quelque côté que l’on se tourne, l’avenir et l’héritage que nous réserve Wade et son clan sera brutal.

Dans ces conditions, le visage que donne l’opposition sénégalaise est pathétique. Et à ce rythme, elle ne tiendra pas la distance dans la campagne de chien annoncée par Wade et son clan. Elle finira en lambeaux et ce quelque soient les péripéties qui peuvent survenir après la décision du conseil constitutionnel.

Il faut faire comme si Wade était le candidat et faire campagne avec ce paramètre.

Il y a deux erreurs à ne pas faire dans une campagne électorale et l’opposition y est tombée à pieds joints.

La première, suivre les événements et de ne plus rien maîtriser des thèmes de l’actualité.

La seconde être inaudible.

Sur ces deux chapitres, l’opposition est au fond du trou. Si nous voulons gagner il faut en sortir très vite.

Et faire un choix stratégique. S’adresser au peuple souverain sénégalais. Lui seul fera l’élection. Elle ne se fera ni dans les « grands places modernes » que sont devenu les radios et télévisions. Elle ne se fera pas non plus entre Benno et Benno. Elle ne se fera pas non plus entre Moustapha, Maky, Ibrahima qui se parlent entre eux.

Quand on entre en campagne et surtout celle-ci on évite l’entre soi, on ouvre en grand portes et fenêtres et on écoute le peuple. Croyez-vous que les sénégalais connaissent Barthélemy Diaz ? Ils l’ont vu à la télé (pour les chanceux ceux qui en ont) brandir ses pistolets, jouer les bravaches. Et pour finir offrir à Wade, l’occasion de nous divertir et de railler l’opposition d’être incendiaire et irresponsable. L’effet sera dévastateur auprès de nos mamans, sœurs et cousines, frères et amis. Posez leur la question : elles vous répondront que le Sénégal et les sénégalais ne veulent que la paix. C’est une valeur éminente dans notre panthéon quelque soit la région du pays.

Le M23 a beaucoup apporté à la jeunesse urbaine de Dakar, en terme de perspectives politiques. A tous égards son rôle est comparable en Europe et aux Etats Unis au mouvement des Indignés.

Il a ouvert un débouché et offert un espace d’apprentissage de la démocratie à beaucoup d’entre eux. La déclaration lue le vendredi 23 à la place de l’Obélisque est un modèle de positionnement républicain. Sans risque de me tromper, je pense que l’espace qu’ils ont ouvert a évité des dérives violentes et orienté une grande masse de jeunes à penser jusqu’à présent, que la démocratie et l’élection au suffrage universelle est le meilleur des régimes. Mais le M 23 ne fera pas l’élection. C’est une illusion trompeuse. Le nombrilisme dakarois est un piège aussi mortel que celui que Wade nous a tendu avec cette affaire B.Diaz.

L’élection ne se fera pas non plus à coups de concours de génuflexion à Touba, Tivaouane, Kaolack ou ailleurs. Je n’ai pas vu ou entendu un citoyen sénégalais dire qu’il attend le ndigeul de son marabout pour voter. Notre peuple a changé, il a admirablement intégré le suffrage universel, un homme une voix.

Le virus de la démocratie comme la vieille taupe a frappé et ne lâchera plus.

Que faire ?

Croire à l’intelligence du peuple souverain en démocratie. Dire ce que l’on va faire s’il nous accorde ses suffrages. Une élection quelque fois se noue dès le début de la campagne.

François Hollande a gagné les primaires à gauche, en parlant de ce qu’il allait faire malgré les tombereaux d’injures et de calomnies qui lui sont tombés dessus. Malgré l’affaire DSK- il est établi qu’il y a eu plus d’articles dans la presse écrites et audiovisuelles françaises et mondiales sur le sujet que sur l’attentat du 11 septembre-, il continue à devancer le candidat Sarkozy dans les sondages.

La leçon à en tirer c’est qu’une campagne se fait avec un ou deux messages avec lesquels on sature l’opinion et l’actualité.

Ensuite on ne parle pas de l’adversaire, on se tient à son message, qu’on répète s’il le faut mille fois. Beaucoup se rappelle tous les campagnes mémorables de Senghor dans le monde paysan. Un seul mot d’ordre, une seule proposition répétée et reprise tout le temps sur le prix du quintal d’arachides.

Demandez aux ménagères de Dakar, aux paysans, aux chauffeurs de taxi, aux tailleurs, aux mécaniciens, aux enseignants, aux policiers, aux employés domestiques, à nos frères et sœurs ce qu’ils souhaitent.

Ils ne vous parleront pas de Wade spontanément, ni de Karim. Ils vous parleront de la vie chère de l’électricité et de la soudure dans les campagnes sénégalaises.

Ils voteront pour celui qui saura les rassurer et les convaincre qu’il est le meilleur candidat.

Oubliez Wade, les sénégalais connaissent mieux que nous son bilan. Parlez-leur de votre programme Moustapha, Ibrahima, Maky. En quelques mots simples.

Laisser le microcosme journalistiquee à ses débats et à ces sujets. Si ce que vous dites au peuple sénégalais est compris et s’il y adhère la presse le reprendra. C’est une loi de la communication politique.

Quand Chirac en 1995 reprend le thème de la fracture sociale dans sa campagne, tout le monde se moquait de lui. En dehors de quelques sociologues avertis personne n’avaient l’étude de la Fondation Saint-Simon. Ce thème lui a permis de se positionner contre la gauche et Balladur comme le candidat des classes populaires. Il a gagné à la surprise générale.

Les mêmes causes produisent souvent les mêmes effets.

Alors il est temps pour les candidats dont j’estime la probité et la stature morale d’homme d’Etat, capables de battre Wade ou un autre candidat de rechange, de s’y mettre. Vite.

Sortir de Dakar, aller partout, parler et écouter les sénégalais à Kaolack, Thiès, Ziguinchor, Saint Louis…. Finir dans la banlieue dakaroise

Le temps en campagne est très court et on ne rattrape jamais ce qu’on a perdu au début.

Babacar FALL babfall33@gmail.com

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