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KANLENTO-AVULETE "vaillant combattant, nous devons lutter"
1 avril 2011

Libye : Un conseil de transition néolibéralPierre

 

31 mars 2011


 

L'envoyé spécial de l'Humanité a été le témoin à Benghazi de « dégâts collatéraux » à la suite de bombardements de la coalition. Les insurgés ont nommé un premier ministre néolibéral.

 

 

L’opposition libyenne a du mal. Elle a du mal politiquement et elle a du mal militairement. En termes de politique, le Conseil national de transition (CNT) – autoproclamé puisque ses membres ont été cooptés sans que les Libyens n’aient leur mot à dire – semble plus tourné vers l’extérieur. Ce n’est sans doute pas un hasard si un gouvernement de transition a été nommé, peut-être sur les conseils de Nicolas Sarkozy et de Bernard-Henri Lévy, seuls à reconnaître officiellement le CNT. Le premier ministre de ce cabinet, Mahmoud Jibril, était d’ailleurs l’émissaire désigné pour rencontrer les gouvernements occidentaux. Diplômé en économie et en sciences politiques, il a enseigné pendant plusieurs années à l’université de Pittsburgh et a toujours défendu le néolibéralisme.

 

MAHMOUD JIBRIL, HOMME CLÉ DES INTÉRÊTS AMÉRICAINS

 

Depuis 2007, il siégeait d’ailleurs, avec l’aval de Muammar Kadhafi, à la tête du National Economic Development Board (NEDB, bureau du développement économique national), devenant l’homme clé pour la pénétration en Libye des intérêts américains et britanniques. Il est également le promoteur des privatisations décidées ces dernières années par Tripoli. Autre ministère clé de ce gouvernement, celui des Finances. Il est détenu par Ali Tahrouni, qui a également en charge les affaires pétrolières. Il enseigne l’économie et la finance à l’université de Washington et est retourné en Libye il y a un mois, après trente-cinq années passées à l’étranger. Quand on demande à l’un des porte-parole du Conseil national de transition, Iman Bugaighis, ce qui a motivé cette nomination, la réponse est claire et nette : « Il comprend la mentalité occidentale. » Sur le plan militaire, on l’a déjà dit, la situation est moins terrible. L’opposition ne dispose pas à proprement parler d’une « armée ». On parle d’un millier d’hommes armés et prêts au combat. Pour le reste, il s’agit plus de bonnes volontés qui viennent s’écraser contre la puissance des troupes kadhafistes. C’est le cas aux portes d’Ajdabiya, où se sont repliées les forces loyalistes après l’hécatombe provoquée par les frappes aériennes françaises. Le conseil militaire insurgé parle de près de 400 morts, chiffre invérifiable. Ce qui est certain, en revanche, c’est que ces mêmes insurgés attendent beaucoup des forces de la coalition et non plus simplement une « protection des civils ». Une demande à laquelle la France, les États-Unis, le Royaume- Uni et leurs alliés répondent favorablement.

 

SUR LA « LIGNE DE FRONT » À 15 KILOMÈTRES D’AJDABIYA

 

Le ministre français de la Défense, Gérard Longuet, affirme que la résolution 1973 de l’ONU possédait une « base juridique extrêmement large » permettant « des formes d’interventions » avec des tirs au sol, « sans déploiement au sol » de forces terrestres. Les chasseurs bombardiers de la coalition internationale « mettent la pression sur les forces au sol de Kadhafi qui menacent les villes » (sic), a avoué le contreamiral Gerard Hueber, adjoint du commandant opérationnel de la coalition, reconnaissant que, « oui », cela signifiait « le bombardement des troupes libyennes ». Pourtant, sur la « ligne de front », à moins de 15 kilomètres d’Ajdabiya, on assiste au contraire à un harcèlement des forces loyalistes par la rébellion. Et à Tripoli, les bombardements de la coalition, dans des zones résidentielles, ont touché des civils. Lors d’une opération de récupération d’un pilote de F-15 dont l’avion s’est écrasé à l’est de Benghazi lundi soir, deux avions américains ont largué deux bombes de 227 kilos. Huit civils ont alors été blessés.

 

Source : L'Humanité

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