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KANLENTO-AVULETE "vaillant combattant, nous devons lutter"
11 mars 2011

Elections Africaines

Elections Africaines

 

 L’impunité, enjeu des élections

Par Guy De Boeck

Deux faits sont très fréquemment cités, sans que l’on fasse le lien entre eux. Le premier est la tendance à peu près générale des classes dirigeantes d’Afrique à vouloir se perpétuer au pouvoir. Le second est l’existence, dans la plupart des pays d’Afrique, de considérables problèmes d’impunité.

Le lien est pourtant évident, puisque les fonctions gouvernementales et parlementaires procurent, de manière nécessaire pour que l’on puisse les exercer, un certain nombre de privilèges à ceux qui en sont titulaires. Ceux-ci ne consistent pas en une garantie d’impunité. Simplement poursuivre un parlementaire, un ministre, un Président pendant qu’ils sont en fonction ne peut pas se faire aussi facilement que pour un autre citoyen. L’action de la Justice est entravée par des obstacles (par exemple : la nécessité de demander à une Chambre de lever l’immunité d’un parlementaire avant de pouvoir le poursuivre) ou peut même être suspendue jusqu’au moment où ledit mandataire sort de fonction (pour citer un exemple récent : il a fallu attendre la fin des mandats présidentiels de Jacques Chirac pour lui demander de s’expliquer sur certains actes commis alors qu’il était Maire de Paris, ce qui ne date pas d’hier !)

Si l’on se penche sur l’origine de ces institutions et pratiques, c'est-à-dire sur la genèse des institutions européennes et nord-américaines durant les XVIII°, XIX° et XX° siècles, on s’aperçoit assez rapidement que cette façon de faire a été adoptée partout au nom du principe « du moindre mal ». Autrement dit, les législateurs étaient partout conscients des risques de « dérapages » inhérents au fait de placer certains citoyens, totalement ou partiellement, au-dessus de la loi. Mais ils étaient aussi conscients d’un autre risque et ils l’étaient d’autant plus que ç’avait été une pratique fréquente des régimes despotiques dont on venait de se débarrasser. Ce risque était l’abus du pouvoir judiciaire ou policier sous l’Ancien Régime pour se débarrasser d’individus que l’on estimait dangereux, non en raison de leur comportement délictueux, mais de leurs activités politiques ou de leur connaissance de faits scandaleux liés à l’exercice du pouvoir. En français nous disons toujours que de tels détenus étaient « embastillés », par référence à la prison de la Bastille, celle qui fut prise et détruite en 1789.

Les législateurs furent donc conscients du fait que ces immunités n’étaient pas quelque chose d’idéal et présentaient des risques d’abus. On considéra que la crainte de quelques abus individuels devait s’effacer devant la considération que méritait le risque d’abus politiques (par exemple : des tracasseries judiciaires envers l’opposition), en vertu de la priorité de l’intérêt général sur les intérêts particuliers. (Ce raisonnement est assez analogue à celui qui concerne la pratique, beaucoup plus ancienne, de l’immunité diplomatique. Personne n’est assez naïf pour ignorer que l’ambassade d’un pays avec lequel on est en relations mauvaises ou hostiles sera, au moins en partie, un nid d’espions abusant de l’immunité. On le tolère en se disant que rester en contact et continuer à se parler jusqu’à l’ultime seconde avant le premier coup de canon peut permettre parfois d’éviter une guerre et que, donc, le jeu en vaut la chandelle). Mais il faut aussi remarquer que les mêmes législateurs ont supposé, parce que c’était la pratique courante de leur temps1, que l’alternance au pouvoir serait pratiquée normalement.

1 La III ° République française est célèbre pour le peu de durée de ses gouvernements. La Reine Victoria eut des Premiers Ministres alternativement conservateurs et libéraux. La Belgique de Léopold II vit alterner les équipes catholiques et libérales, etc…Faut-il le dire ? Il est très différent d’attendre quatre ans pour interroger un suspect, ou de voir le même interrogatoire reculé d’une quarantaine d’années !

Le caractère démocratique des élections, c’est qu’elles constituent en elles-mêmes un système de sanctions, tout simplement par la non-réélection. Un mandataire qui a déçu, que ce soit en étant malhonnête ou simplement bête, incompétent ou paresseux, subira comme première sanction de se voir privé du pouvoir et des privilèges dont il a mal usé. Cela s’arrêtera là s’il a simplement été insuffisant ou négligent. S’il a été jusqu’à mal agir, au sens de la loi, il sera de plus exposé à toutes les enquêtes, poursuites et sanctions qui en découlent, exactement comme le commun des mortels puisque, n’étant plus élu, il a perdu toute immunité. Il est facile de comprendre que la possibilité, pour l’électeur, de ne pas réélire un dirigeant décevant (quelle qu’en soit la raison, qui peut ne pas comporter d’aspects délictueux) conditionne tout le reste. Si l’homme a simplement passé quelques années a jouir d’une rémunération substantielle et à mener la grande vie la sanction peut très bien s’arrêter là. Si, plus gourmand encore, il a de plus abusé de sa position à la fois protégée et prestigieuse pour commettre d’autres actes comme la corruption la concussion, la prévarication, le trafic d’influence, etc… le fait qu’il ne sera plus couvert par le « parapluie légal » de ses fonctions officielles l’exposera comme n’importe quel citoyen, aux rigueurs de la loi.

Dans la division internationale du travail, le rôle assigné à l’Afrique est celui de fournisseur à bon marché de nombreuses matières premières. Cette fourniture a bon marché se fait d’une manière très simple : il est moins cher de verser un gros « pot-de-vin » (pudiquement baptisé « commission » ou « intéressement ») à un Président, à son entourage et à quelques ministres que de payer décemment quelques milliers d’ouvriers. La logique du profit (dite avec une délicieuse pudeur « main invisible du marché ») c’est que l’idéal serait qu’ils travaillent gratuitement. Les investisseurs peuvent, bien sûr, affirmer la main sur le coeur, « en toute honnêteté », qu’ils ont versé ce qu’ils devaient à l’état africain. Ils ignorent bien sûr (il n’y a pas plus aveugle que celui qui ferme les yeux pour ne pas voir) qu’on ne leur demande si peu que parce que cet argent disparaîtra dans les poches profondes de quelques privilégiés. On aboutit alors à des situations comme celles de la RDC : la pays , considéré comme un « bon élève » par le FMI reçoit à l’été 2010 un allègement de sa dette et annonce illico une « année du social » dont le peuple n’a pas encore vu le premier franc. En février 2010, le FMI remet ça en faisant état du « bon climat des affaires ». Il est en effet excellent. Gertler continue à acheter le diamant congolais « en solde ». La société canadienne Katanga Mining annonce que 2010 devrait dégager des résultats doubles de l’année précédente. Mais bien sûr ces bénéfices ne sauraient être amputés de ce qu’il faudrait pour donner au personnel de Katanga Mining un salaire substantiel ou des conditions de travail simplement décentes. Le profit, c’est pour les actionnaires et puis, « on a déjà donné »… aux ministres.

Les dirigeants africains ont donc toutes les raisons de se cramponner à leurs sièges présidentiels ou à leurs portefeuilles ministériels. D’abord par ce que la place est bonne. Ensuite, et surtout, parce qu’ils ne peuvent pas se permettre de perdre les fonctions qui les immunisent contre les enquêtes et les poursuites que leur conduite « aux affaires » devrait leur valoir. Il faut qu’ils restent en fonction très longtemps, de manière à atteindre ce degré de richesse où l’on peut planquer ses économies dans un paradis fiscal où on les retrouvera le jour où l’on devra fuir devant l’émeute.

Accessoirement, ces régimes »à prolongations » par toute une batterie d’artifices : élections retardées, modifications constitutionnelles, etc… présente l’avantage de donner aux prédateurs un temps précieux qui leur permet de préparer et mette en piste « l’opposant » de leur choix, c’est à dire celui dont la politique ne sera pas « opposée » à celle de son prédécesseur. Mais le peuple aura sa part : il pourra voter pour choisir la sauce à laquelle il continuera d’être mangé.

Lorsque l’on parle d’impunité, n a souvent à l’esprit les cries les plus brutaux et les plus révoltants, comme les viols ou, les massacres de femmes, d’enfants ou de vieillards. Et il est normal de vouloir qu’on les réprime. Mais il est nécessaire aussi de se rendre compte que l’impunité de ces crimes-là a son origine lointaine, mais essentielle, dans le refus de l’alternance, dans le maintien perpétuel dans les sphères immunisante du pouvoir de ceux qui ne veulent à aucun prix rendre des comptes.

L’ultime question de conscience pour l’Afrique

Par SHANDA TONME

Le sentiment de travail mal fait, de travail inachevé ou bâclé, d’oeuvre imparfaite ou pire d’erreur stratégique, aura donc habité une génération entière depuis 1990. Que l’on soit sceptique ou optimiste n’est pas ou plus la question, et que l’on appartienne à telle ou telle chapelle, ne relève plus du fond des enjeux. L’heure est, comme soutien et répète trop aisément un dicton populaire, des plus graves. Les échos des bruits de bottes et des mouvements des chars qui suivent les colères de la rue par-ci et par-là, sont de nature à troubler plus d’un sommeil et à semer des zizanies incontrôlables jusque dans les églises établies. Pourtant, ce qui est en cause, n’est ni une subite démonstration de patriotisme dans tel ou tel pays, ni une banale envolée de folie de quelques écervelées en quête de gloire de circonstance. Nous sommes, il faut le reconnaître, embarqués dans une nouvelle idylle révolutionnaire qui à l’inverse des années 1990, force les acteurs à poser plus que jamais la question de conscience. Que l’on sonne les cloches de la révolte dans les quatre coins du continent ne gênera durablement aucun détenteur du pouvoir suprême, si au fond, les repères des revendications, ne sont pas portées par des individus crédibles, attentifs, et loyaux à l’égard du plus grand nombre.

Hier le problème se posait en termes de libération nationale et d’indépendance avec une connotation presque barbare et un empressement qui autorisait toutes les aventures, tous les dérapages, et toutes les idéologies bruyantes.

Nous avons dans le passé, forcé en effet le peuple à faire confiance à la moindre étincelle dès lors que celle-ci dénonçait et pointait du doigt l’extérieur, le colonialisme, l’impérialisme.

Le problème se pose autrement de nos jours, et les cloches révolutionnaires qui se refont entendre, ne mèneront à rien de bon, si après analyse, des hommes et des femmes sérieux ne se mettent pas spontanément devant pour garantir la transparence, les orientations, et les objectifs.

A – Autocritique d’abord, révolution ensuite

C’est ici et maintenant, qu’il faut avoir le courage, de tourner le dos à l’idéologie défaitiste et attentatoire à la confiance des gens de sagesse et de principe. Si le recours à la dénonciation du blanc, de l’étranger, de l’Occident doit être l’épicentre de l’action, l’emblème de la colère et le fondement du programme politique, alors, il faut dès à présent croire à l’échec et à la perte du temps. Nous avons non seulement le devoir, mais plus grave l’obligation, de soutenir et de professer, pour une fois, la vérité, celle qui renvoie à notre incapacité réelle à entrer dans le monde en épousant les principes généraux, et en nous soumettant à la sanction du jugement général applicable à tous les fautifs. Nous avons l’obligation de nous ranger dans le train du monde, dans la mouvance planétaire des idées et des événements, avant de solliciter les autres pour quelques considérations de notre spécificité. Il ne faut point aller chercher trop loin pour nous comprendre, pour réaliser combien nous avons volontairement opté, pour une place de dernier dans les classes internationales.

J’attends certes des révolutions, mas j’attends beaucoup plus, des révolutionnaires, des hommes et des femmes capables au quotidien, d’offrir l’exemple d’une conduite irréprochable et impeccable faite de compassion, de solidarité, de probité, et de patriotisme désintéressé. Que nous en soyons à glorifier des porteurs de germes de génocide et des dictateurs en puissance, seulement pour assouvir des ressentiments infantiles à l’endroit de la colonisation, n’est pas digne de gens qui aspirent à se prendre en charge et à valider, ce qu’il est convenu d’appeler indépendance économique. Il faut avoir peur, citoyens, de ces fous de l’ombre, qui apeurés par la dimension des sacrifices exigibles, se cacheraient loin dans le noir, ou loin de la terre natale, pour enflammer les cœurs. Il n’y a pas et il ne saurait y avoir, de révolution à distance. Le changement voulu et souhaité par un peuple, fut de tout temps dans l’histoire, l’œuvre de dignes citoyens et citoyennes combattants et fidèles à la patrie, oeuvrant au front, bravant l’adversité, et avançant à visage découvert. Que tous ceux qui veulent le changement se lèvent et parlent ! Les cris confus sortis de Côte d’Ivoire, révèlent à ce propos, une Afrique encore sous le poids de bandes d’intellectuels malhonnêtes qui au premier coup d’une dispute démocratique, versent dans l’illogisme et se répandent en appels à un nationalisme et à un panafricanisme de pacotille. Il faudrait d’ailleurs plus craindre les Africains aujourd’hui pour le mal qu’ils se font à eux-mêmes et à leurs peuples, que les blancs ou les occidentaux dont l’essentiel de la domination se fonde sur une supériorité technologique réelle.

Il ne s’agit donc point de chasser des dictateurs ou de tuer des régimes, et encore moins des clans ethniques. Ce qui est en cause, trouble notre conscience au plus profond, car il s’agit de l’interrogation radicale de notre manière d’être et de fonctionner depuis plusieurs siècles. Je refuse de croire que l’Afrique a été dirigée par des monstres. Je refuse de croire que l’Afrique demeure la victime des blancs. Je n’accepte pas que Thomas SANKARA, Ruben Um NYOBÉ, Patrice LUMUMBA et OSENDÉ AFANA ont été assassinés par des colons. La main criminelle déterminante, exécutante, finalisant, n’est, n’a jamais été, et ne se sera jamais celle de personne d’autre que celle des Africains.

B – Discours vengeurs oui, mais responsabilité d’abord

Chaque fois que se signalent des prémices d’explosion sociale, ou d’implosion politique, les enjeux ne s’expriment plus qu’en termes de personnes, d’individus qui se voient et se croient capables de gérer les sommets et de jouir à leur tour, de ces privilèges exorbitants qui alimentent justement les révoltes. L’histoire de l’Afrique donne l’impression de n’avoir jamais varié depuis plusieurs siècles, même si au passage, des phénomènes de résistance à l’instar des cas MANDELA et Alpha CONDÉ, témoignent de l’existence de quelques exceptions notoires. En fait, le procès d’une certaine élite tarde toujours à être fait, et ce n’est pas les discours gravement maladroits, malhonnêtes et inconséquents sur la crise en Côte d’Ivoire, qui vont aider à avancer vers des horizons de repentir acceptables. Il est dorénavant établi, qu’à défaut de bien faire des élections, ou qu’à défaut de se plier à des résultats électoraux défavorables, l’élite a la facilité de convoquer des esprits faibles et fragiles, pour animer et perpétuer la guerre médiatique contre l’impérialisme occidental.

Notre malheur est au plus grand, en voyant ces petits leaders d’opinion et ces chantres des guerres ethniques, se muer en protecteurs de l’identité africaine. Mais quand est-ce que le nègre cessera donc de s’estimer victime de toutes les injustices de toute l’histoire de l’humanité, et à se réfugier derrière cette tare faussement chronique et inguérissable, pour justifier sa fainéantise et ses échecs ?

On n’éduque un enfant sur ses faiblesses devenues une maladie, ou lui parle de ses faiblesses une seule fois, mais pour construire définitivement sa force et lui montrer les chemins du triomphe. Mais qui nous a empêchés de conquérir la lune et la planète Mars ? Il faut craindre qu’à l’allure où nous exprimons maladivement nos désirs, besoins et humeurs à la face du monde, les colonialismes et les impérialismes réels ou fictifs, ne soient pour longtemps encore, l’astuce facile pour garder la dernière place dans le choc des civilisations. Posons alors et définitivement la question de conscience, mais également de confiance.

Pourquoi l’adhésion à des principes pourtant fort simples, se traduit-elle chez nous, toujours en pleurs, en injures et en dénonciations de l’autre, en invocation de bêtises de traditions ? Il en va des pouvoirs comme il en va de ces hordes de gens qui prétendent incarner une opposition politique, tout en offrant au quotidien, explicitement ou explicitement, une image des plus déplorables. Comment peut-on déjà, lorsqu’il s’agit d’un simple recensement de la population, se livrer à des tricheries insoutenables et si honteuses ? Comment, et c’est plus grave, peut-on imaginer, que tous les bien penseurs que compte la république, ne se soient pas immolés par le feu, pour décrier une si profonde injustice, une si piètre manipulation ?

- Allez-donc convoquer des élections, taillées sur mesure, fabriquées du nord au sud pour semer plus de troubles des consciences et plus de révoltes.

- Allez-donc porter des messages de mensonge à tous nos princes, pour mieux solliciter des privilèges et des prébendes.

- Allez trahir des idéaux élémentaires de justice, pour mieux absoudre vos nombreux crimes. Ces racailles ont-elles une âme ? Non, l’Afrique attendra encore, que des révolutions propres, des révoltes enfin sages, naissent de gens dignes et qualifiés, et non de hordes de voyous tantôt en fuite, et tantôt démissionnaires avec des nationalités cachées.

Révoltes, oui, mais de la Tunisie à l’Egypte, quelle réponse effective donnée aux peuples, si nous n’avons pas été en mesure, de reconnaître des résultats pourtant si évidents en Côte d’Ivoire ? Nous n’avons pas le droit de tromper les peuples plus longtemps. Il faut mettre toutes les élites instruites et politiciennes à mort. Il faut craindre que la rue ne s’en charge de façon désordonnée. Ce n’est plus seulement une ultime question de conscience, c’est l’ultime recours certain./.

La Côte d'Ivoire, la révolution égyptienne et les élections en Afrique

Entretien avec Alain Délétroz, vice-président d'International Crisis Group (ICG). Pour le think tank américain, dont le siège se trouve à Bruxelles, l'Afrique est une priorité, plus que jamais, tant les crises qui couvent pourraient être nombreuses, lors des élections prévues cette année. Alors que la crise ivoirienne est loin d'être réglée, la révolution égyptienne met en alerte les régimes les moins démocratiques, au sud du Sahara.

Comment analysez-vous la situation en Côte d’Ivoire ?

Alain Délétroz : L’un des deux candidats à la présidentielle a gagné, l’autre est un perdant qui triche. Ces élections étaient censées ramener la paix. Si le perdant avait été Alassane Ouattara, il aurait accepté le verdict. En revanche, ce n’était pas très clair avec Laurent Gbagbo, même avant le scrutin. On voit le résultat. Cela étant, Laurent Gbagbo dispose d’une vraie base électorale. Il a recueilli 45 % des voix, presque exclusivement au sud du pays, lors d’un processus électoral qui a été l’un des plus clairs de ces dernières années en Afrique. Il a déjà gagné la guerre des mots, grâce à son emprise sur les médias d’Etat.

La stratégie d’asphyxie économique lancée contre Laurent Gbagbo peut-elle réussir ? At- elle jamais fonctionné ailleurs ?

Elle peut donner des résultats. Il faut cependant rappeler qu’en Afrique du Sud, après la fin de l’apartheid, des responsables politiques de l’ancien régime raciste ont admis que les sanctions économiques, pourtant lourdes, n’avaient pas été déterminantes…

Croyez-vous à une intervention militaire du Nigéria en Côte d’Ivoire?

Des frappes ciblées venant du Nigéria restent possibles. Les soldats nigérians n’hésitent pas à se servir de leurs armes et ils sont redoutés par leurs voisins. Le problème, au Nigéria, c’est que le secteur pétrolier a sa propre diplomatie. Or, la Côte d’Ivoire abrite une raffinerie de pétrole d’importance stratégique pour le Nigéria.

Y aura-t-il un effet d’entraînement de la révolution égyptienne au sud du Sahara ?

Les élections qui vont avoir lieu dans l’année vont être observées de manière plus étroite, et certains pays, comme le Cameroun et la République démocratique du Congo (RDC), dont on ne parle pas beaucoup, ne vont peut-être pas rester sous les radars. En RDC, Joseph Kabila a procédé à des changements constitutionnels importants, problématiques parce qu'opérés à quelques mois du scrutin. Il a supprimé le second tour de la présidentielle. Le président sera élu au premier tour seulement. C’est prendre de gros risques. En Amérique latine, cette formule est courante, avec des présidents d’Argentine ou de Colombie qui ne représentent que 30 % de l’électorat. Elle fonctionne pour des pays où existe une harmonie linguistique et culturelle. Dans un pays aussi divers que la RDC, cela va poser de sérieuses questions.

Que préconisez-vous ?

Il faut que les bailleurs de fonds mettent des conditions très claires au financement de ces élections, notamment sur l’enregistrement des électeurs, la formation des responsables de la commission électorale et l’adoption de codes de bonne conduite, à l’avance, par les partis politiques.

Quelles sont les chances de Joseph Kabila ?

C’est difficile à dire dans un pays où les allégeances politiques et militaires sont diffuses et fluctuantes. Joseph Kabila a décu ses électeurs de 2006, dans le Kivu et tout l’est du Congo, où les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR, milices et anciens soldats hutus du Rwanda, ndlr) continuent d’agir librement. Face à lui, il y a un opposant de poids, Vital Kamerhe, ancien président de l’Assemblée nationale. Joseph Kabila va sans doute gagner les élections, tout en sachant qu’il pourrait les perdre, ce qui le met sur la défensive.

Recueilli à Paris par Sabine Cessou

© Reuters/ Joseph Kabila à Montreux, en Suisse, en octobre 2010

Le processus électoral en danger

Par Christophe Rigaud (Afrikarabia)

Après l'épisode surprise de la révision constitutionnelle par laquelle la République démocratique du Congo (RDC) vient de modifier son mode de scrutin, le processus électoral reste au point mort. La Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) n’est toujours pas opérationnelle, la révision du fichier électoral est extrêmement lente… un retard que de nombreux observateurs jugent impossible à rattraper à seulement 9 mois des prochaines élections présidentielles. Dans un long article publié par le journal kinois Le Phare, Jacques Kimpozo nous fait part de ses craintes sur la bonne tenue des prochaines élections présidentielles en République démocratique du Congo (RDC)… et la liste des dysfonctionnements est longue. La CENI, en charge de l'organisation, ne fonctionne toujours pas et l'ancienne CEI "sursis ne fait rien pour accélérer les opérations préélectorales relatives à la révision du fichier électoral." Dans le Bas- Congo, Jacques Kimpozo note que la province reste l'unique partie du territoire congolais "où les personnes en âge de voter au 30 juin 2011 au plus tard ont reçu leur carte d’électeur". L'enrôlement des électeurs est également problématique : "dans certains territoires, les futurs électeurs sont contraints de parcourir une cinquantaine de kilomètres pour se faire enrôler.

Le journaliste relève que de nombreuses voix s'élèvent pour protester contre la lenteur de la CEI dans le processus de révision du fichier électoral… une lenteur qui rend, selon son auteur, le retard impossible à rattraper d'ci la date du scrutin. Il reste encore neuf provinces à enrôler : Kinshasa, Bandundu, Equateur, Province Orientale, Kasaï Occidental, Kasaï Oriental, Katanga, Sud-Kivu et Nord-Kivu… autant dire mission impossible.

Tous les Congolais risquent donc de ne pas pouvoir voter en novembre 2011. Jacques Kimpozo redoute que "le corps électoral de 2011 ne reflète pas la véritable taille démographique de chaque province de la République." Selon le journaliste congolais, sur les 30 millions d'électeurs, près de 25 millions manquent à l’appel." De quoi douter de la légitimité du prochain scrutin.

Extraits de la REVUE DE LA PRESSE CONGOLAISE DE 03.03.11

Au niveau de la presse internationale, il y a lieu de remarquer un article de la journaliste vedette du Soir. Dans son « carnet », Colette Braeckman publie un article, « Le silence des amis du Congo », dont on peut se demander quelle sont exactement la portée et la signification. « Tentative de coup d’Etat ou acte terroriste ? Malgré les versions différentes proposées par le Ministre de l’Information congolais Lambert Mende, il semble bien que, dimanche dernier, c’est de justesse que le président Kabila a échappé à l’attaque de sa résidence, menée par plusieurs dizaines d’hommes lourdement armés. Mardi, le président a dirigé une réunion des gouverneurs des provinces de l Est et a annoncé sa décision de lever l’interdiction de vendre les minerais ». « Plus de peur que de mal donc… Il n’empêche que cette attaque a fait des morts, une dizaine au moins parmi les assaillants et plusieurs membres de la garde républicaine ; une trentaine de prisonniers sont toujours interrogés et leur appartenance exacte n’a pas encore été révélée. Si l’on fait abstraction de toutes les supputations et autres rumeurs fantaisistes qui circulent sur Internet, les faits sont là : s’il n’avait pas quitté son domicile dimanche en fin de matinée, mu par une impulsion soudaine, ou mystérieusement averti, peut-être par des amis bien intentionnés et outillés pour écouter les conversations téléphoniques, le chef de l’Etat congolais aurait probablement été « liquidé Cela pose déjà quelques questions. Est-il anodin que les « versions Mende » de l’attaque de dimanche aient, en 48 heures, tournicoté comme une girouette, indiquant successivement tous les points cardinaux ? Pourquoi, plutôt que de se limiter à l’annonce que « le Chef de l’Etat a fait ceci ou cela » JKK ne met-il pas fin aux rumeurs (qui le disent blessé, voire mort) en apparaissant publiquement ? Quant à la reprise de l’antienne sur les « hommes lourdement armés », elle paraît bien « gonflée » si on la compare au bilan officiel donnés par Le Soft :

6 morts FARDC, 11 assaillants tués. 42 assaillants arrêtés. Armes récupérées:

8 machettes, 4 AKA 47, 1 lance-roquettes.

On ne peut en conclure qu’une chose : est « lourdement armé » tout homme qui, pour commettre un attentat, utilise un armement qui dépasse le couteau suisse à lames

multiples. CB poursuit : « Or, qu’on le soutienne ou non, que l’on se félicite ou non de sa politique, un autre fait doit être rappelé : en 2006, Joseph Kabila a été élu à l’issue d’un scrutin reconnu comme démocratique par la communauté internationale et cette élection scellait un processus de paix entamé en 2002 ». Il est exact qu’aux yeux des Congolais l’acquis (le seul, en fait) de la Transition a été la mise en place d’un système d’accès pacifique au pouvoir par élection. Même si, pour beaucoup d’entre eux, il s’agit plutôt d’une confiance malgré tout dans ce système, que de la conviction que les élections de 2006 aient été « libres, démocratiques et transparentes », quoi qu’en dise la « Communauté internationale ».

« L’attaque menée dimanche, poursuit CB, qui avait été précédée par des affrontements militaires survenus à l’aéroport de Lubumbashi le 4 février dernier, aurait donc, si elle avait réussi, décapité la pyramide politique congolaise et risqué de plonger le pays dans le désordre ». C’est le thème de « l’attaque terroriste » : créer le désordre en assassinant le Président. Peut-on faire remarquer que cela tient fort peu debout ? Quand l’assassinat d’un Chef d’Etat a-t-il réellement, à lui seul, déstabilisé un système politique ? Même la mort de Laurent Kabila n’a pas eu cet effet. Le cas est prévu par la Constitution. La mort de JKK aurait pour seule conséquence que les élections de 2011 seraient organisées sous l’intérim de Kengo wa Dondo. « Or jusqu’à présent ces évènements, qui auraient pu être dramatiques, n’ont suscité aucune réaction ! Les institutions congolaises (Parlement, Sénat) où l’AMP (Alliance pour une majorité présidentielle) est majoritaire et qui sont le socle de la démocratie, demeurent muettes, sans réaction. Le silence n’est pas moins assourdissant dans le chef de la « communauté internationale », qu’il s’agisse des pays amis, dont la Belgique, qui avaient proclamé haut et fort leur soutien multiforme à la jeune démocratie congolaise, ou des pays voisins liés à la RDC par des accords de sécurité… » Les Assemblée congolaises sont en vacances. Faut-il que Boshab et Kengo convoquent en toute hâte des sessions extraordinaires pour faire savoir qu’elles n’approuvent pas ce genre de choses ? Et faut-il convoquer le Conseil de Sécurité des NU pour dire la même chose ? « Or on sait que le Rwanda, si souvent mis en cause dans la région, tient beaucoup à sa bonne entente avec Kinshasa car elle se traduit par des opérations militaires menées dans l’Est contre les groupes armés hutus, que l’Angola, même si un litige l’oppose à Kinshasa à propos du plateau continental, déteste plus que tout les aventures politiques et l’instabilité chez son grand voisin, tandis que le président ougandais Museveni et son voisin tchadien viennent de remporter les élections… » Que Kagame et Museveni, et même dos Santos, se taisent, c’est peut-être le meilleur service qu’ils puissent rendre à JKK, dans la mesure où, lorsqu’on est impliqué – ou fortement soupçonné de l’être – dans les affaires d’un autre état, le profil bas est encore ce qui se fait de mieux. Curieusement, on ne nous dit rien du seul pays que la RDC ait nommément mis en cause : le Congo Brazzaville.

« Si l’absence de réactions des pays de la région surprend, la passivité de l’Europe étonne plus encore : attend-on des preuves supplémentaires ? Estime-t-on que, pour être qualifié de réel et dissiper les soupçons de montage, un coup d’Etat doit nécessairement réussir ? Ou bien considère-t-on que, dans un pays qui se prépare à organiser des élections en novembre et où le mode de scrutin a été modifié, à la hâte certes mais sans illégalité, la violence demeure une manière légitime de modifier les équilibres du pouvoir ? Quant à la Monusco, qui est aussi censée accompagner la jeune démocratie congolaise et protéger ses citoyens dans l’Est, elle observe la même

discrétion que les autres partenaires occidentaux… » Encore une fois, qu’appelle-t-on ici « passivité » ? Compte tenu de ce que la RDC n’a rien demandé à personne et que ses institutions, si elles ont été secouées, ne semblent néanmoins pas être en péril, il semblerait que tout ce que pourraient faire l’ONU, l’UE, la Belgique, etc… ce seraient des déclarations. Or, ces derniers mois, toutes ces respectables institutions ont plutôt donné le spectacle lamentable du verbalisme impuissant. Ce qu’on pourrait leur reprocher surtout, c’est précisément de multiplier déclarations, mises en garde et menaces, sans être capables d’y donner suite. Faut-il leur reprocher de ne pas saisir une occasion de plus de sombrer dans le ridicule ? CB conclut : « A ces questions, une seule réponse est opposée : on n’y voit pas clair. Pas assez, pas encore…. Si les Congolais veulent pouvoir compter leurs vrais amis, il leur appartient donc de faire toute la lumière sur ces évènements, d’en retracer la chronologie et d’en remonter les fils, de nommer les commanditaires éventuels et de faire comparaître les coupables devant des institutions judiciaires indépendantes… Jusqu’à présent, on est loin de ces coups de projecteur et si le président Kabila semble avoir repris ses audiences, il aurait peut-être intérêt à couper court aux rumeurs, à apparaître publiquement en donnant sa version des faits… L’opacité du pouvoir ne peut qu’encourager les ténébreuses menées des ennemis de la démocratie et l’étrange silence des ‘amis du Congo’… » (La dernière phrase semble faire un amalgame entre les « ennemis de la démocratie » et

les « ennemis de JKK » et les « amis du Congo » et les « amis du régime ». Or, lorsqu’on est ami du Congo, c'est-à-dire lorsqu’on voudrait que les Congolais se voient enfin respectés dans leur droit à la vie et à la poursuite du bonheur, on ne peut que se poser une question. Jusqu’où peut-on aller ? Il y a maintenant plus de six mois que le régime congolais a commencé à manifester ouvertement son intention de faire réélire JKK coûte que coûte. L’ancienneté exacte de la chose dépend de la date que l’on choisit comme en étant la première manifestation claire : débats sur la CENI ? Cinquantenaire ? « Université » du PPRD ? Il est parfaitement légal et légitime que Kabila veuille garder son fauteuil. Mais il est supposé le faire avec correction, loyauté et fair-play. Et c’est volontairement que nous usons de ces termes et non du mot « légalité ». Ce dernier est trop technique et trop limité.

Il n’était pas loyal – même s’il n’y a pas de loi pour l’interdire – de prévoir une campagne électorale de plus d’un an pour soi-même et de réduire durant ce temps ses adversaires au silence. Il n’était pas loyal – même s’il n’y a pas de loi pour l’interdire – de jeter dans la bataille, bien au-delà de la visibilité plus grande qui est celle du pouvoir par rapport à l’opposition tous les moyens de l’Etat, et cela très longtemps à l’avance, de manière à écraser ses adversaires tout simplement parce que l’on a plus d’argent. Il n’était pas loyal – même s’il n’y a pas de loi pour l’interdire – de transformer une célébration nationale, comme l’anniversaire de l’Indépendance, en show de propagande. Il n’était pas loyal – même s’il n’y a pas de loi pour l’interdire – d’installer une CENI politisée à outrance, alors qu’il existait, au Sénat, un projet excellent et équilibré. Il n’était pas loyal – même s’il n’y a pas de loi pour l’interdire – après avoir stigmatisé le rôle joué en Côte d’Ivoire par Yao N’Dré, de préparer un Conseil Constitutionnel du même tonneau au Congo. Il n’était pas loyal – même s’il n’y a pas de loi pour l’interdire – de criminaliser sans cesse davantage toute activité qui ne soit pas dans le droit fil de la « pensée unique » du régime. Il n’était pas loyal – même s’il n’y a pas de loi pour l’interdire – de réviser la Constitution en dernière minute et (suivant l’expression de Colette Braeckman elle-même) « à la hussarde », sans même quoi que ce soit qui ait eu quelqu’apparence d’un débat sérieux. Combien de ces « petites déloyautés qui ne sont pas illégales » faut-il accumuler pour être tout de même, fort loin de la légalité démocratique, et donc de s’exposer au risque que courent tous les autocrates : celui du régicide. Jules César a été poignardé parce qu’on le soupçonnait d’aspirer au pouvoir personnel. NdlR)

Elections

Sous le titre : « Elections : en route pour la confusion », Le Phare affirme que les Congolais risquent de déchanter. Ce journal note que la Commission électorale indépendante (CEI) vit les derniers moments de son existence en tant que « pouvoir organisateur » des élections en RDC, avant de s’attarder sur ce que cache la remise reprise précipitée entre la CEI et la CENI. «Selon les informations en circulation à Kinshasa, alerte l’auteur de l’article, on apprend qu’à l’occasion d’une rencontre organisée dernièrement entre le ministre de l’Intérieur, la CEI et les bailleurs de fonds, Apollinaire Malu-Malu avait révélé qu’il était impossible de coupler l’élection présidentielle avec les élections législatives e raison des contraintes logistiques et financières». Pour l’ancien président de la CEI, «la seule hypothèse tenable était de se limiter à la présidentielle, quitte à renvoyer les scrutins des députés nationaux en 2012». Le même journal révèle que s’adressant aux ambassadeurs basés à Kinshasa, Alexis Thambwe Mwamba, ministre des Affaires Etrangères, a rassuré que «personne ne va écarter Etienne Tshisekedi et Vital Kamerhe à l’élection présidentielle de 2011». Selon le journal, le chef de la diplomatie congolaise a porté un démenti sur les rumeurs faisant état de l’imminence de la modification de la loi électorale pour imposer une limite d’âge des candidats à l’élection présidentielle de novembre 2011. Pour Le Phare, «l’allusion a été faite à Etienne Tshisekedi, septuagénaire, président de l’UDPS et candidat déclaré à la présidentielle de 2011». Autre démenti porté, celui ayant trait à la modification de la loi électorale visant à écarter de la course tous les partis politiques n’ayant pas totalisé deux ans d’existence. Ici, souligne le quotidien, «allusion était faite à l’UNC, le parti de Vital Kamerhe, lui aussi candidat déclaré à la course contre Joseph Kabila». «Ce jeudi 3 mars 2011 : Remise et reprise entre l’abbé Malu-Malu et le révérend pasteur Mulunda», annonce le quotidien L’Avenir. «Le président de la Commission électorale indépendante (CEI), l’abbé Apollinaire Malu-Malu et celui de la Commission nationale électorale indépendante (CENI), le révérend pasteur Daniel Mulunda, procèdent à la remise et reprise ce jeudi 3 mars, écrit le journal. Cette information découle d’un entretien qu’a eu, hier avec la presse, le porte-parole du président de la CENI, John Omombo». «Après la prestation de serment samedi dernier devant la Cour suprême de Justice, l’heure est à la remise et reprise. C’est ce qui aura lieu jeudi entre l’abbé président et le révérend président. Le jour après, donc le vendredi, le président de la CENI va s’adresser à l’opinion nationale, ajoute John Omombo. A cette occasion, il lui sera donné de fixer les esprits sur les grands enjeux de l’heure». «Nous allons nous mettre au travail pour répondre aux attentes du peuple congolais d’avoir des élections, justes, crédibles», avait déclaré le pasteur Ngoy Mulunda le jour de la prestation de serment.

«Remise-reprise CEI-CENI ce jeudi : l’abbé Malumalu cherche-t-il à tricher ?» s’interroge Le Phare. «Après les émotions fortes de l’échec de l’attaque armée, dimanche en début d’après-midi, menée par des inconnus contre le Palais présidentiel, au quartier GLM, dans la commune de la Gombe, les projecteurs de l’actualité sont de nouveau braqués sur les modalités de passage de pouvoir entre la Commission Electorale Indépendante (CEI) de l’abbé Apollinaire Malumalu et la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), du pasteur Ngoy Mulunda», souligne le journal. «Un tel rituel ne devrait, logiquement, poser aucun problème, étant donné que la CEI, appelée à disparaître au terme de la période de Transition made by Sun City (2003-2006) en était à jouer des prolongations qui n’ont cessé d’agacer des Congolais pressés d’oublier le cauchemar des ratés du processus électoral de 2005-2006», fait remarquer l’auteur de l’article. Mais, révèle Le Phare, «au moment où la CENI s’apprête à prendre ses quartiers à l’immeuble de l’ex- Banque du Peuple, des interrogations surgissent au sujet d’une opération qui a tout l’air d’une manoeuvre d’endossement de l’actif et du passif de l’équipe de Malumalu par celle de Ngoy Mulunda, sans la moindre vérification des comptes». «Selon les textes organiques de la CEI, celle-ci ne peut s’effacer de la scène sans que ses animateurs n’aient déposé à l’Assemblée Nationale, pour débat et adoption, leur rapport de gestion, rappelle le quotidien de l’avenue colonel Lukusa. Autrement dit, la remise-reprise entre le bureau de la CEI et celui de la CENI ne peut s’opérer avant que les députés ne pris connaissance et critiqué la gestion de l’abbé Malumalu et consorts».

 «Vital Kamerhe chez Bofassa Djema», renseigne Le Phare. «La Génération Républicaine compte conclure un pacte de partenariat avec l’Union pour la Nation Congolaise et c’est pour bientôt, s’est réjoui Charles Bofassa Djema à l’issue de son entretien avec Vital Kamerhe, explique l’auteur de l’article. Ce dernier s’est retrouvé hier à la résidence privée du député de Mbandaka située au N°239 de l’avenue de l’INSS à la Cité Maman Mobutu». Lors de cette entrevue, rapporte le journal, «Charles Bofassa Djema avait rappelé à son hôte que lorsqu’il présidait aux destinées de l’Assemblée nationale, il accordait la parole à tout le monde, sans distinction des couleurs politiques et en particulier à lui Charles Bofassa pour que le peuple suive attentivement les points de vue d’un chacun». «Justifiant sa visite, Vital Kamerhe a souligné la nécessité à tenir compte de toutes les sensibilités politiques pour constituer un grand front de l’opposition, chacune étant censée amener sa part à l’édification du rassemblement qui doit favoriser l’avènement d’une alternance crédible et visible, à la tête de l’Etat», lit-on dans les colonnes du journal Le Phare. «Au sujet de la CENI dont les membres viennent de prêter serment devant la Cour Suprême de Justice, le président de l’UNC s’est félicité de cette avancée mais a émis le voeu qu’elle ne soit pas prise en otage par des forces extérieures, écrit le journal. Ensuite, il a invité l’opposition à réfléchir: sur les stratégies pour le choix des hommes et femmes pour entrer dans la Cour Constitutionnelle. Il en est de même pour le Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication appelé à jouer un rôle capital pour la régulation des médias».

«Personne ne va écarter Etienne Tshisekedi et Vital Kamerhe à l’élection présidentielle de 2011», selon le ministre Thambwe Mwamba cité par Le Phare. « Tshisekedi requinqué par l’engagement du gouvernement », constate Le Palarès qui indique qu’au nom du gouvernement, le ministre des Affaires étrangères Alexis Thambwe Mwamba a assuré le corps diplomatique accrédité à Kinshasa que la Majorité ne limitera jamais l’âge des candidats présidents pour les élections de novembre prochain. De même, l’âge des partis politiques qui vont souscrire à la grande compétition ne posera nullement problème. L’Udps, qui s’apprêtait à en découdre vigoureusement avec le pouvoir, peut remiser ses armes. Aucun carton rouge ne sera brandi contre la candidature du lider maximo.

Forum des As soutient que face à l’hypothèque UDEMO et à l’impératif de la tenue des élections, l’urgence d’un réajustement de l’Exécutif national s’impose. Passée la brève frayeur due à l’attaque, du reste écrasée, de la résidence du chef de l’Etat et de quelques sites stratégiques dans la ville de Kinshasa dimanche dernier, l’opinion congolaise en revient à son attente du remaniement du gouvernement. Après plusieurs mois de suspense l’année dernière, le sujet est revenu dans l’actualité. Voici à présent au moins trois semaines durant lesquelles les salons politiques intéressés attendent de connaître la nouvelle configuration de l’Exécutif national qui, on s’en doute point, va devoir accompagner le pays à ses secondes élections démocratiques.

(Cette nouvelle, qui mérite à peine ce nom car on sait depuis longtemps qu’il y a de l’eau dans le gaz entre l’UDEMO et ses partenaires, est très révélatrice d’un certain climat délétère qui règne dans les sphères politiques de a RDC : on ne conçoit plus qu’un parti politique puisse être un partenaire fiable et loyal d’une coalition en cours, s’il ne partage pas les vues des autres partenaires sur les présidentielles et sur la coalition suivante. NdlR)

10.03.11

Au chapitre des prochaines élections en RDC, Les Dépêches de Brazzaville affirment que «des négociations secrètes se tiennent en Afrique du Sud». «La ville de Pretoria abriterait à partir de ce jeudi un nouveau Dialogue inter-congolais, écrit le quotidien brazzavillois. La rencontre initiée par Institute for global dialogue (IGD) réunirait quelques leaders politiques congolais et les membres de la société civile». Elle aurait comme thème : «The DRC Transition : towards and beyond the 2011 elections» («la Transition en RDC: vers et au-delà des élections de 2011)». D’après l’auteur de l’article, «parmi les politiciens invités, figurent des membres de la majorité présidentielle et de l'opposition». A en croire le journal, «en rapport avec le thème, les participants débattront de la situation du pays dans la perspective de la tenue ou non des élections générales prévues, cette année, conformément à la Constitution». «Au sujet de ce dialogue éventuel, les réactions sont partagées car deux thèses sont en présence, révèlent Les Dépêches de Brazzaville. Pour la première, le fait de vouloir se réunir en Afrique du Sud signifie simplement tenter de s'éloigner de la pression du peuple pour jouer contre ses intérêts. Cette opinion pense que ce rendez-vous porte en lui les germes d'une nouvelle conspiration contre le peuple congolais». La deuxième tendance se veut plutôt rassurante. Les déclarations du président de la Commission électorale nationale indépendante, le pasteur Ngoy Mulunda, lors de son premier point de presse tenu le 4 mars, font, s'imagine-t-elle, état de la tenue des élections générales dans le délai constitutionnel. «Pour les observateurs, il est de bon aloi pour tout acteur politique de réfléchir sur l'avenir de son pays afin de précéder les événements plutôt que de les subir, commente le quotidien brazzavillois. A défaut de connaître les motivations des organisateurs, les Congolais attendent les résultats pour se prononcer, comme par un référendum».

Le Phare confirme cette information et parle d’une nouvelle Table-Ronde en Afrique du Sud. Pour le journal, «l’Alliance de la Majorité Présidentielle (AMP), l’Opposition politique et la Société Civile vont débattre, ce jeudi 10 et vendredi 11 mars 2011 en Afrique du Sud, des règles du jeu indispensables à la tenue d’élections réellement libres, démocratiques et transparentes en République Démocratique du Congo». Le quotidien de l’avenue colonel Lukusa balaie l’idée «des négociations en rapport avec le projet d’une nouvelle transition politique, du genre Sun City/bis». Voici, par ailleurs, la liste complète des participants à ces assises. Les partis politiques ont délégué : Jacquemain Shabani (UDPS), Thomas Luhaka (MLC), Louis Koyagialo (PPRD/ AMP), Vital Kamerhe (UNC), Dr Mbakata (Palu), JC Vuemba (MPCR), André Atundu (CDR), Kisanga (ARC), Franck Diongo (MLP), Jean-Louis Kyaviro (RCD/ML), Roger Lumbala (RCD/N), Lusenge (RCD/ML), Lisanga Bonganga (CCD), Francis Mbengama (Codell), Remy Mayazola ( FLNC), Moise Nyarugabu (RCD/Goma). La Société civile aligne : Pascal Kambale, Roger Mvita, Hubert Tshiswaka, Jérome Bonso, Irène Esambo, pasteur Madifuta, Rachel Mashanga, Abrahama Diamba, Jean-Baptiste Ndundu, Flavien Musitu, Gerald Bisambu, Jonas Tshiombela et Grâce Lula.

Sous le titre «Elections 2011 : Daniel Ngoy Mulunda interpellé», La Prospérité indique que les parlementaires-débout de l’UDPS/Mont Amba sont partis de l’expérience des élections de 2006, émaillées de beaucoup d’aspects négatifs, pour interpeller et exhorter le Président de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), le Pasteur Daniel Ngoy Mulunda. Selon Lucien Zongisa Masire, Doyen des présidents des Parlements-Debout, cité par le journal La Prospérité, «au-delà de certaines considérations, la qualité de Pasteur de Daniel Ngoy Mulunda, fera en sorte qu’il prenne des dispositions pour que son institution soit neutre, afin d’organiser des élections libres, transparentes et démocratiques». «Révérend Pasteur, comme vous la savez bien, aux termes de l’article 211 de la Constitution, la CENI se veut une Institution d’appui à la Démocratie au nom de laquelle le peuple prend en mains son destin à travers le libre choix périodique de ses dirigeants. A cet effet, et en tant qu’arbitre du jeu électoral, elle se doit de travailler dans le strict respect des règles établies et acceptées par tous. Ce, dans le but de permettre le souverain primaire qu’est le peuple de se choisir librement, dans la transparence et dans la légalité ses dirigeants ; d’amener les compétiteurs à accepter avec fair-play le verdict des urnes ; et enfin d’épargner au pays des conflits post-électoraux qui embraseraient la nation», rappellent les combattants de l’UDPS dans leur lettre adressée au président de la CENI. Le Palmarès voit le bureau de la Ceni entre le marteau et l’enclume au sujet de l’organisation des élections dans le délai constitutionnel. En effet, débutée simultanément au Katanga et au Kasaï Occidental le 9 mars, la révision du fichier électoral se termine en juin dans les deux provinces.

A dater de ce jour, la Ceni n’a que 5 mois pour en finir avec les sept provinces restantes.Vue l’étroitesse du délai butoir fixé au 6 décembre, la situation devient compliquée pour la Ceni. (Nullement : c’est purement une question de moyens. NdlR)

Côte d’Ivoire

Tristes résultats de la « démocratie en kit ».

NB : Ceci est un courriel privé, auquel rien n’a été ajouté ni retranché, si ce n’est les renseignements qui permettraient d’identifier les personnes en cause. Même l’orthographe d’origine a été respectée. (NdlR)

Tu as sans doute eu les nouvelles de mon pays durant ces quelque jours. En effet depuis Vendredi la ville d'Abidjan est plongé dans un profond silence. La journée du vendredi a été un peu mouvementé, nous avons faire le maximum de clients comparé au autre jours . Nous avons été tous frappé par une information troublante a la télévision National nous annonçant de ne pas sorti de chez nous a parti de 22h à 06H car il aurai la descente des forces armés dans les rues ( un Couvre Feu ) et comme toujours il y a certains manifestants qui n'était pas d'accord avec ça alors ils se sont révolté et se sont mis dans les rues pour brûlé des pneus , mettre le feu aux voitures aussi aux maisons etc ... Nous n'avons pas fermé l'œil de toute la nuit , nous somme resté dans la peur et le doute de voir le lendemain . Le lendemain matin tout semblai calme je me suis rendue au magasin comme tout les matins , par coïncidence ce jour là même jour il était prévu que les partisans de Monsieur Allassane Ouattara devait faire une marche pour soutenir leur Président mais vue le couvre feu qu'avait placé Monsieur Gbagbo Laurent il leurs était impossible de manifesté , alors ils se sont mis dans une grande colère et se sont mis a semé le trouble dans la capitale économique . Je me suis retrouvé piégé , ne pouvant plus faire demi-tour pour retourné a la maison je me suis précipité au magasin pour me mettre a l'abri des tires et aussi pour évité d'être confondue aux manifestants qui se faisait battre a mort . J'étais morte de peur , je me suis donc enfermé dans le magasin et je me suis mis a implorée Dieu pour qu'il me protège contre tout ça . C'est en ce moment que j'ai entendue des manifestants devant le magasin préparé leur plan et parmi eux , un m'a entendu gémie de peur alors ils se sont mis tous a frappé la barrière qui protège les vitres du magasin . J'avais tellement peur que j'ai commencé a pleuré, je pleurais comme si je regardais la mort venir vers moi et que je ne pouvais rien faire pour empêché cela, je leur demandais pardon en essayant de leur dire que je ne suis ni pour Gbagbo ni pour Ouattara et que moi tout ce que je voulais c'était le retour de la PAIX . Jamais je n'avais eu peur de cette manière de toute ma vie. Dieu merci le chef du groupe pris pitié de moi et ordonna a ces éléments de me laissé tranquille mais avant qu'ils ne partent, ils m'ont menacé d'être vigilante et de faire bien attention car la prochaine fois ils mettraient feu au magasin et tant pis pour ceux qui s'y trouverons Je suis entré chez moi traumatisée mais en même temps je rendais Grâce a Dieu de m'avoir épargnée et d'avoir touché le coeur de ce jeune homme. Je ne me suis toujours pas remise de cette journée ce qui fait que depuis samedi je ne vais plus au magasin par mesure de sécurité ( la ville entière est morte ) . Les tires n'ont pas cessé encore , c'est toujours le même scénario depuis . Des victimes il en y a un peu partout , sur chaque carrefours , les urgences reçoivent de nombreux blessés à chaque minute . En ce moment même ou je t'écris sa continu de tiré dans tout les sens même les manifestants sont armé . Un policier vient de tiré lacrymogène pas loin de chez moi , nous souffrons ma Famille et MOI nous je faisons que prié dans l'espoir de ne pas recevoir la visite de ces gens armé de machette qui vont de maison en maison pour pillé, violé et même assassiné les innocents .

 

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KANLENTO-AVULETE "vaillant combattant, nous devons lutter"
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