HEURES CHAUDES AU BURKINA FASO : LA RUE MENACE
|
|||
La révolution « en culottes kaki », celle que mènent les collégiens burkinabè depuis des semaines contre Compaoré, a déjà fait 6 morts dont : quatre élèves tués par balles lors des marches de fin février 2011 dans le Centre-ouest, un policier lynché par les « jeunes révolutionnaires » et un garagiste qui au hasard des tirs a perdu la vie. Plus rien ne peut émousser, la détermination de ces jeunes « frondeurs », résolus à braver les mains nues, toutes les menaces en affrontant de face le pouvoir de celui qui tient depuis 1986, « le pays des Hommes intègres » d’une main de fer. En réponse à l’ordre de reprise les cours intimé par le Gouvernement burkinabé, les élèves indifférents, sont plutôt descendus dans les rues pour réclamer justice. Et ils sont allés encore plus loin dans la défiance du pouvoir. Brûlant quatre commissariats à Yako (100 km au nord de Ouaga), à Koupéla (140 km à l’Est), à Gourcy (au nord) et à Dori (Nord Est). A chaque fois, ils faisaient le bonheur des détenus, heureux de retrouver leur liberté. Un autre casse-tête pour l’administration burkinabé. Impuissant, le pouvoir, n’a pu constater que les dégâts. Il a « condamné fermement ces dérives inacceptables et ces comportements dont il est difficile de faire le lien avec le désir de manifestation de la vérité » suite à la mort de leurs camarades. Des « actes de vandalisme » condamnables, certes. Mais ils ne sont peut-être que l’expression violente, d’une irrésistible aspiration, à plus de liberté et à plus de démocratie. Comme quoi, les enfants savent aussi montrer aux anciens, « les sentiers de la liberté ». Pour l’instant, ils ne demandent pas à Blaise de « dégager ». Mais il y a des signes qui ne surprennent personne, encore moins, Monsieur Compaoré !
|