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KANLENTO-AVULETE "vaillant combattant, nous devons lutter"
5 mars 2011

RDC CONGO

congovirtuel.net...

Honore Ngbanda mémoire du Terminator : mea culpa ou cause perdue !

 

Honoré Ngbanda

Honoré Ngbanda

Honore Ngbanda mémoire du Terminator : mea culpa ou cause perdue !

 

16 février 1992-16 février 2011, il y a 19 ans, la marche pacifique des chrétiens, organisée à Kinshasa par le Comité laïc de coordination de l’Eglise catholique (CLCEC), était réprimée dans le sang par les soldats de Mobutu. Les chrétiens ne réclamaient que la réouverture de la Conférence nationale souveraine (CNS) fermée par Nguz A Karl I Bond, alors premier ministre. Dix-neuf ans après, cette date devrait être consacrée, pour tous les congolais d’ici et d’ailleurs, à une réflexion profonde pour évaluer le long parcours du processus de démocratisation, confie un analyste à nos confrère de Kongo Times. Et d’ajouter : « Cette évaluation est une exigence pour une nouvelle inspiration et renouveler cet engagement de faire face à tous les défis de bonne gouvernance au service du développement dans un pays soumis à de fortes pressions, objet de nombreuses convoitises dans un monde en pleine mutation». D’autre part, les responsables doivent, à l’issue de cette réflexion, comprendre le poids de l’histoire dans leur quotidien et se sentir appeler à faire un véritable « mea culpa ». C’est le cas avec Honoré Ngbanda Nzamongbo, alias « Terminator » ; devoir de mémoire collective et conscience personnelle obligent.

Une chose reste pourtant vraie : depuis la chute du régime Mobutu qui l’avait moulu à sa manière, avec les moyens de la République et que lui-même avait aidé à s’enraciner, Honoré Ngbanda a trouvé asile en Europe. Apparemment, le « Terminator » n’avait jamais réussi à se remettre de l’échec cuisant de ses conseils stratégiquement faibles prodigués à celui qui avait tout donné pour trouver en lui un homme capable de le défendre et de l’aider à garder à vie le pouvoir au Zaïre.

Homme de mains du Marechal, Nzamongbo était mieux formé à exécuter des sals boulots qu’à rendre des services loyaux et considérables à la nation. Ce qui peut se vérifier au regard des dégringolades des régimes de tous les chefs d’Etat africains à qui il aurait offert ses services au cours de la dernière décennie. Ceci explique aussi le fait que le pouvoir de Kinshasa, ayant pris connaissance de l’incompétence notoire dont fait montre le compatriote, n’a osé un seul instant recourir à ses médiocres services, comme cela était le cas avec son ancien collègue André Atundu Liongo et bien d’autres.

Aujourd’hui, Honoré Ngbanda tient pour finie sa carrière au service du renseignement, et c’est exact. Raison pour laquelle il a choisi de se déguiser en révolutionnaire, résistant et défenseur de la cause de ceux pour qui, il ne s’était jamais préoccupé auparavant. Alors qu’il était encore tout puissant décideur au sein des services secrets de l’ex-Zaïre, le « Terminator » n’avait qu’un seul choix à faire. Entre le pouvoir, la gloire, l’argent et le peuple celui-ci n’avait aucune minute à perdre dans la réflexion. Le peuple ne lui disait rien, seule la trilogie « violence-pouvoir-prédation » guidait ses instincts grégaires à l’égard du rédime du Maréchal et ses actions irréfléchies contre le peuple de son pays.

Au moment où nous sommes entrain de combiner ces signes, ces mots, ces phrases et ces paragraphes, j’ai envie d’affirmer, sans crainte d’être contredit, que ce monde pourrait être injuste. Injuste parce qu’au regard de ce qu’à quoi des milliers de congolais ont déjà été soumis par Ngbanda et ses compagnons, ciel et terre devraient, ne fut-ce qu’une seul fois sur mille, se voir obliger de poser la question suivante : « Honoré Ngbanda Nzamongbo qu’as-tu fait de tes frères ? ». Si cela n’est pas encore arrivé, personne ne doit s’en faire. Ce qui est sûre, ça devra arriver un jour. Si pas sur la terre des humains, du moins dans l’au-delà. Et là, le « Terminator » n’aura aucune voie de sortie que de répondre de ses actes. Seulement, de nombreux congolais qu’il aura endeuillés directement ou indirectement ne seront plus là pour écouter ses « mea culpa ».

En ce jour où l’on s’apprête à commémorer pour une dix-neuvième fois la réprimande dans le sang par les soldats de Mobutu de la « marche de l’espoir » du 16 février 1992, le monde entier se souvient que c’est ce triste événement qui avait valu à Honoré Ngbanda le célèbre pseudonyme de « Terminator ». Si pour n’avoir réclamé qu’une chose aussi simple que la réouverture de la CNS, les chrétiens s’étaient vus livrés entre les mains de ces bouchers placés sur leur chemin par Ngbanda, pourquoi d’autre ce bourreau pourrait-il se convertir en défenseur de la cause de tous les congolais ? Depuis quand celui qui n’avait jamais hésité d’exhiber, à l’œil nu ou habillé, ses talents d’assassin s’est-il repenti ?

Il n’a jamais été trop tard pour se rattraper dans cet univers des humains. Il suffit que Monsieur Honoré Ngbanda Nzamongbo reprenne sa conscience et se rende compte que pour rien au monde, les congolais pourront oublier ce que signifie « Terminator » dans l’histoire de la lutte pour la démocratisation de son pays. Peut-être seul Ngbanda a déjà passé l’éponge sur ce qu’il a été, il y a peu. Toutefois, « Un fou guérit à partir du moment où il se rend compte qu’il l’est réellement », disent nos ancêtres. C’est peut-être ce qui manque à notre compatriote. Au lieu de chercher à se complaire en s’improvisant défenseur de la cause de congolais qui, naguère, étaient ses victimes ; Honoré Ngbanda Nzamongbo, alias « Terminator », doit plutôt s’arrêter, respirer à fond, faire un véritable examen de conscience et soupirer en ces termes : « mea culpa» (c’est de ma faute).

Ce n’est qu’à cette condition et à cette condition uniquement, que le peuple congolais et les chrétiens du monde entier pourront, peut-être, lui pardonner ses drames. Encore faudra-t-il que le Très Haut puisse libérer la miséricorde en sa faveur. Si non…

Céleste Ngbenye



 

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