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KANLENTO-AVULETE "vaillant combattant, nous devons lutter"
20 décembre 2010

CENTRAFRIQUE: FLAGRANT DÉLIT DE FAUX ET USAGE DE

CENTRAFRIQUE: FLAGRANT DÉLIT DE FAUX ET USAGE DE FAUX AU MINISTÈRE DE LA DÉFENSE

Prison:Camer.beEncore un officier de l’armée arrêté illégalement. Son bac D en poche, Ismael Kouagou était entré à l’armée comme soldat du 2ème dans le corps des E.B.A (Eléments du Bataillon Autonome) en 1988 au temps de Kolingba. Gravissant les échelons, il est admis à Saint-Cyr sous le régime de Patassé.Ismaël Kouagou, officier de l’armée de terre, diplômé de l’école d’état-major de Libreville ainsi que de Saint-Cyr, aurait demandé une mise en disponibilité qui a été ignorée. Ayant ensuite sollicité une audience auprès du Ministre de la Défense, Francis Bozizé, celui-ci aurait refusé de recevoir notre officier. Devant la désinvolture de ses supérieurs, Kouagou s’est donc permis de démissionner de l’armée en juin afin d’accepter un poste à  l’Ambassade des Etats-Unis à Bangui.

Francis Bozizé, digne fils de son père, aurait fait ensuite établir un avis de désertion au nom d’Ismael Kouagou ainsi que d’Elmar-Marcia Kongbo, lui aussi officier démissionnaire.

Ancien directeur général adjoint de l’ESFOA - École Spéciale de Formation des Officiers Active - du camp Kassai à Bangui, devenu chef de bataillon, il est donc arrêté le 20 octobre 2010 sur la foi d’un avis de désertion fabriqué. En garde à vue au SRI (Section de recherche et d’investigation) pendant plus de 6 semaines, il est finalement incarcéré à la sinistre prison Ngaragba le 3 décembre 2010.

Emprisonné à Ngaragba pour avoir démissionné de l’armée

Une fois de plus c’est un brillantissime élément de l’armée centrafricaine qui est arrêté illégalement et maintenu en détention pour des motifs fallacieux. Le Ministère de la Défense – fabriquant d’avis de désertion fantaisistes - est ainsi pris en flagrant délit de faux et usage de faux. L’abus de pouvoir et la force brutale à l’état pur.

Le régime de Bangui devient vraiment très nerveux et chatouilleux en prévision des élections de janvier 2010, pour arrêter ainsi à tort à travers des éléments hautement qualifiés de son armée. On se souvient du capitaine Gontran Nguerelessio, autre brillant élément des forces armées centrafricaines, libéré il y a quelques jours après 13 jours de détention illégale, fallacieusement accusé d’avoir voyagé sans autorisation.

Selon les dires de ses proches, Ismael Kouagou serait soupçonné de préparer un coup d'état ; c'est de la Yakomaphobie pur sucre de canne diront les commentateurs les plus pugnaces. Complexe de persécution du clan Bozizé diront la plupart. Chez les Bozizé, on n’aime pas les Yakoma et on ne perd jamais une occasion d’exercer sa haine ethnocentrique. De plus, aucun des membres de la haute sphère bozizéenne n’a suivi d’écoles particulières pour arriver aux rebords de la mangeoire, et ils ne se privent jamais de s’en vanter. Un Bozizé vous dira toujours qu’il n’a jamais eu besoin de formation quelle qu’elle soit pour arriver au sommet !

En tout cas, nous sommes une fois de plus en présence d’une grossière violation des droits à l’autodétermination personnelle d’un individu qui a simplement voulu changer d’employeur dans les règles de l’art. Ce n’est pas donné à tout le monde d’être embauché par une ambassade occidentale en raison de ses compétences au-dessus de la moyenne. On imagine sans peine l’envie et la jalousie des plus pernicieux de sa hiérarchie. Au lieu de le féliciter pour son succès, on l’attend sournoisement au détour d’une rue banguissoise pour l’arrêter et l’humilier profondément en l’accusant d’une faute qu’il n’a pas commise. Car la désertion est bien le motif le plus humiliant pour un officier ayant gradé dans les meilleures écoles militaires.

Ismael Kouagou, privé illégalement de sa liberté depuis 55 jours, et incarcéré actuellement à la prison centrale de Ngaragba, dont les conditions de détention sont de toute évidence  non conformes aux normes internationales relatives au traitement des détenus, conformément au Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), auquel la République centrafricaine a adhéré depuis 1981.

Extrêmement préoccupé à l’idée qu’Ismael Kouagou ne soit un prisonnier détenu sans autre motif que sa volonté de quitter légalement l’armée centrafricaine afin de prendre un autre emploi, et sans la possibilité de se défendre valablement, ses proches, ses amis, ainsi que les défenseurs des droits de l’homme de tout bord demandent sa libération inconditionnelle aux autorités compétentes.

© Correspondance : Juliette Abandokwe

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