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KANLENTO-AVULETE "vaillant combattant, nous devons lutter"
7 février 2010

Centrafrique: Le général André Kolingba est mort

 

7 février 2010
Centrafrique-Presse

L’ancien président centrafricain, le général d’armée André Kolingba est mort ce jour 7 février 2010 à 13 heures à Paris, apprend-t- on de sources proches de sa famille. L’état de santé du vieux général qui s’était brusquement détérioré ses derniers temps était devenu une grande source de préoccupation pour sa famille et les dirigeants du parti, le Rassemblement Démocratique Centrafricain (RDC) dont il fut le président fondateur. Sa disparition à l’âge de 76 ans aura inévitablement une certaine influence sur la donne politique en République centrafricaine.

La rédaction reviendra ultérieurement sur cet acteur majeur de la politique centrafricaine qui vient de s’éteindre.

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Biographie
Par Henri-Blaise N'damas

Né le 12 août 1936 à Bangui où il effectue sans accroc ses études primaires et secondaires, il opte très tôt pour l'Ecole Préparatoire Militaire des Enfants de Troupe de Brazzaville. Les cadres supérieurs remarquent déjà le bourgeon de stratège que constitue la jeune recrue et l'incorpore dans les forces françaises le 12 octobre 1954. Deux ans de formation théorique et pratique avec pour prime le passeport pour l'Ecole d'Application des Transmissions de Montargis (Médaille de sous-officier).

1965 La qualité de ses études, la discipline, l'acharnement au travail lui valent d'être nommé Officier des Transmissions de l'Armée Française à Brazzaville. Excellent patriote, l'officier André KOLINGBA demande son reversement dans les rangs des Forces Armées centrafricaines dont il a fortement contribué à mettre en place les structures.

1966 Il prend le commandement du 1er Bataillon des Transmissions des Forces Armées Centrafricaines (B.T.F.A.C.). Il restera 9 ans à ce poste cumulant la formation des jeunes sous-officiers des transmissions en tant que professeur et directeur de cette institution. Il dispense alors des cours de mathématiques, électricité générale et de technique de la radioelectricité. 

1975 Au sortir d'une de ses nombreuses assignations à résidence, d'intimidations, d'arrestations arbitraires, il est envoyé hors des frontières nationales au Canada en qualité d'ambassadeur. On lui rend un vibrant hommage à travers la qualité de ses prestations de diplomate auprès des autorités d'accueil.

1979 L'Allemagne Fédérale reçoit ses lettres de créances en qualité d'ambassadeur.

L'anarchie qui succède à la chute de Bokassa décide le Général André KOLINGBA à regagner le pays ; il est alors nommé Chef d'Etat-Major.

24 juillet 1981 Il est promu Général d'Armée.

Mais le pays se trouve au bord de la guerre civile. Deux mois plus tard, André KOLINGBA décide de « mettre un terme à tout ça » ; et voici le militaire devenu homme d'Etat le 1er septembre 1981.On s'attendait naturellement à une dictature militaire mais la connotation de CMRN (Comité Militaire de Redressement National) du nouveau gouvernement cachait en fait une farouche volonté de restaurer l'autorité de l'Etat tout en s'attaquant au problème crucial de l'heure = le redressement économique.

Le peuple reçoit un technocrate pragmatique qui l'incite à reprendre le travail et pour dissiper toute illusion de liberté factice, KOLINGBA dissout tous les partis politiques sans pour autant museler les masses. Mais le nouveau maître du Palais de la Renaissance étonne ses propres collaborateurs en leur demandant de regagner les casernes. Il s'entoure alors de civils parmi lesquels d'anciens opposants. L'exercice du pouvoir ramènera un grand nombre de ces derniers à la raison malgré le carré des irréductibles qui organisent la déstabilisation du régime à coups d'attentats meurtriers. Ce qui n'écartera en rien le Général KOLINGBA du but qu'il s'est fixé : L'EDIFICATION DE LA REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE EN UN ETAT DE DROIT.

1985 Il s'attelle à la rédaction de la nouvelle Constitution. 

28 novembre 1986 Elle est soumise par référendum au peuple. Dans le préambule il est fait mention du "SO ZO LA", principe de base sur lequel André KOLINGBA bâtit toute sa politique du droit du citoyen à oeuvrer dans la liberté et à défendre ses intérêts devant une justice saine. C'est d'ailleurs en vertu de ce principe, que Bokassa sera traduit devant les tribunaux avec à ses côtés une armée d'avocats alors que le peuple réclamait dans la rue sa tête.

6-7 février 1987 Il crée le Rassemblement Démocratique Centrafricain (le R.D.C). Comme le définit son fondateur le rassemblement est « la mobilisation générale de toutes les énergies, de toutes les capacités pour élire en chacun de nous la meilleure part de lui-même pour la construction d'une République Centrafricaine meilleure, toujours plus belle, toujours plus grande ».

31 juillet 1987 Il fait doter la R.C.A d'une Assemblée législative avec les députés élus au suffrage universel direct. Il réforme la justice en prenant différentes lois organiques sur la Cour Suprême et la Haute Cour de Justice.

10 novembre 1987 Création du Conseil Economique et Régional.

28 mai 1988 Il procède aux élections municipales.

Une politique de petits pas qui a mené le Général André KOLINGBA de septembre 1981 à septembre 1993 à transformer l'utopie en réalité = l'instauration d'un Etat de droit.

André KOLINGBA, un chef militaire venu désarmé au pouvoir, inscrit, sur le fronton du R.D.C, Fraternité, Paix et Progrès. L'amour du prochain qui passe avant l'intérêt national. La paix du coeur, une paix qui ne soit pas un vain mot mais représente une volonté inébranlable de lutter contre les injustices et les méfaits qui freinent la bonne marche de l'humanité. En ces temps de crise, marier la politique à l'éthique paraît un pari impossible. Et pourtant le Général d'Armée André KOLINGBA l'a gagné après douze ans d'exercice du pouvoir.



Profession de foi 

Moi, André KOLINGBA, Candidat du Rassemblement Démocratique Centrafricain (RDC) aux élections présidentielles de janvier 2005, je m'engage à redonner aux Centrafricaines et Centrafricains, la confiance dans le développement socioéconomique et à mettre notre pays sur le chemin du progrès.

J'ai prouvé par le passé, mon esprit de rassemblement en travaillant avec tous mes compatriotes quelles que soient leurs origines politiques et ethniques. En intégrant dans ma démarche, le respect des Droits de l'Homme, les conditions de paix et de sécurité mais aussi l'aspiration au bien-être de la population, j'avais su convaincre la communauté internationale. Nous avions alors, ensemble, réussi de grandes réalisations pour le bien de tous.

Depuis que j'ai quitté le pouvoir, je suis resté dans notre pays parmi mes compatriotes et j'ai pu mesurer avec eux et avec tristesse et stupeur comment l'exercice arbitraire du pouvoir a exposé le pays aux graves incertitudes et aux dangers multiples : misère, insécurité, larmes l'ont porté au bord du gouffre, ruiné et divisé par 11 ans de pouvoir absolu, prévaricateur et incompétent. La nation est plongée dans la désespérance. De mémoire de centrafricain, jamais notre pays n'a vu ses enfants se livrer aux affrontements fratricides de cette intensité.

Le remarquable élan de développement pris par notre pays en 1981 et qui s'est couronné par des élections libres et transparentes, a été brutalement arrêté. Tous les acquis de la démocratie ont été perdus. En lieu et place d'un développement socioéconomique, il a été offert au peuple, une dictature sanglante caractérisée par des violations des libertés et des droits de l'homme.

A présent, nous devons combler un quadruple déficit : de confiance, de transparence, d'espérance et de tolérance.

C'est pourquoi, je m'engage à :

Restaurer l'autorité de l'Etat et la sécurité, Restaurer la paix, l'unité et la concorde nationale, Restaurer la justice sociale et la dignité humaine, Jeter les bases d'un développement humain durable et d'une véritable lutte contre la pauvreté, Restaurer la démocratie.

Mon ambition est de créer une société participative dans laquelle chaque Centrafricain a un rôle à jouer.

Mon ambition est que la République centrafricaine soit dotée d'une société civile forte qui reconnaît aux citoyens un rôle d'acteur, d'un Etat consistant et efficace qui exerce des missions importantes de service au public, de redistribution, de régulation et d'arbitrage de manière efficace, impartiale et humaine ; d'un marché dynamique qui favorise la croissance et le développement.

Seule l'unité nationale mérite ma considération. Tous ceux qui ont été entraînés dans des réseaux de solidarité codifiée par le réflexe tribaliste doivent aujourd'hui être convaincus que rien ne vaut dans ce pays le grand élan de solidarité nationale. Il renforce l'unité nationale et stimule le progrès général.

Les produits miniers et agricoles sont certes une richesse, mais la vraie richesse c'est d'abord son unité linguistique et sa diversité culturelle qui contribuent à l'enrichissement de son identité. Ce sont les femmes et les hommes de Centrafrique qui aspirent à vivre en paix et en parfaite harmonie, solidaires de l'effort commun, pour une vie meilleure aux côtés des autres peuples.

Je m'engage aussi à défendre notre diversité culturelle dans le métissage.

Je ne puis réaliser cet ambitieux projet sans le concours de tous mes compatriotes. A ce titre, je m'engage à rassembler autour de moi, toutes les filles et tous les fils de Centrafrique, épris des idéaux de paix, d'unité et de progrès, quelles que soient leurs origines, pour mener, avec moi, le combat pour la reconstruction de notre pays et la lutte contre la pauvreté.

Je compte aussi sur mon expérience d'homme d'Etat et la longue période de réflexion profonde à laquelle je me suis livré depuis que j'ai quitté le pouvoir. Ma vision s'en trouve élargie.
 Cela m'a apporté de nouveaux enseignements, une plus grande sérénité et plus de force pour affronter les enjeux difficiles de notre pays.

Mais, par-dessus tout, je compte sur la lucidité, la sagesse et le civisme des Centrafricains pour réaliser l'objectif salutaire commun de la sauvegarde nationale.

Telle est ma profession de foi.

André Kolingba

Pour en savoir plus:

Le site web du candidat Kolingba : www.andrekolingba.com

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