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KANLENTO-AVULETE "vaillant combattant, nous devons lutter"
1 février 2010

SPORT

Quatre (04) ans de suspension de CAN pour le Togo /&/ La cruauté d’Issa Hayatou et sa bande

 Le vendredi 08 janvier 2010, un grand malheur s’abattait sur le Togo. Alors que le convoi des Eperviers se rendait à Cabinda où était logé le groupe B, il a été attaqué à l’artillerie lourde par les rebelles du Front de Libération de l’Enclave du Cabinda – Position Militaire (FLEC-PM). Bilan – plusieurs blessés dont deux (02) succomberont : le chargé de communication à la FTF Stan Ocloo et le sélectionneur adjoint Amélété Abalo. Le jeune portier Dodo Obilalé ne s’en est sorti que grâce à l’efficacité des chirurgiens sud-africains.

Même si sa vie est hors de danger, sa carrière est compromise. Le drame avait contraint le groupe à renoncer à la compétition. On pensait que le prix ainsi payé par le Togo était déjà assez fort. Mais ce n’est pas l’avis du Président à vie de la Confédération africaine de Football (CAF). Issa Hayatou vient de porter au Togo le coup fatal.

La sanction de la honte

Pour s’être retiré à la suite du mitraillage de son convoi, le Togo écope de quatre (04) ans de suspension de participation à la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) en plus d’une amende de 50.000 dollars. Notre pays ne devrait donc pas prendre part à la CAN 2012 et 2014. Ainsi, en a décidé le Comité Exécutif de l’instance faîtière du football continental samedi lors d’une réunion pour une pseudo « interférence gouvernementale ».

« Les joueurs ont publiquement exprimé leur volonté de revenir à la Coupe d’Afrique des Nations pour participer à la compétition. Mais le gouvernement togolais a décidé de rappeler son équipe nationale », écrit la CAF dans un communiqué. « L’intervention des autorités politiques va à l’encontre des règlements de la CAF et de la Coupe d’Afrique des Nations », argue-t-on.

La cruauté d’Issa Hayatou

Sanction de la honte, c’est n’importe quoi, la bêtise de la CAF, incroyable… ce sont là quelques-uns des termes utilisés par le monde sportif pour apprécier cette décision. Que ce soit au Togo, sur les chaînes continentales comme européennes ou sur la toile, la condamnation est unanime.

« L’humanité a fui cet Issa Hayatou », peste un internaute, et à un autre de renchérir : « Je me demande même s’il est africain, parce que l’africanité c’est des valeurs morales comme l’humanité, la solidarité, la compassion, la pitié… Issa Hayatou n’a rien de tout ça. Pour lui, l’argent compte avant l’homme… Non ! Hayatou est un monstre ».

On le voit bien, c’est la désapprobation générale, d’autant plus que le Togo ne s’est pas retiré de la compétition de son propre gré. Les bus transportant les joueurs ont été attaqués, entraînant mort d’hommes. A l’époque, beaucoup d’équipes ont menacé aussi de quitter la compétition. Le Président de la Fédération égyptienne de football confiait samedi sur France 24 à l’annonce de la sanction qu’il serait à la place du Togo qu’il quitterait aussi la compétition. La CAF n’a donc trouvé aucune circonstance atténuante au Togo. C’est cruel !

L’opinion est scandalisée par cette sanction d’autant plus que le patron de la CAF avait donné sa parole au lendemain de l’attaque qu’aucune sanction ne sera prise à l’endroit du Togo même s’il décidait de quitter la compétition.

« Si vous choisissez de quitter la compétition, nous comprendrons votre décision et nous l’accepterons … », avait déclaré Issa Hayatou le samedi 9 janvier 2010 lors de la rencontre avec les joueurs et la délégation interministérielle conduite par le Général Zakari Nandja dépêchée en Angola au lendemain du drame.

Le bon sens ne peut donc pas comprendre que la CAF prenne aujourd’hui la décision de suspendre le Togo malgré ces déclarations de son Président il y a trois (03) semaines. « Issa Hayatou prouve qu’il est sans scrupule, dénué de toute moralité… et je me demande quelle éducation cet homme peut donner à sa progéniture », fustige un compatriote.

Une mémoire courte en plus

Dans ses ébats pour justifier la sanction, le Camerounais a comparé le cas togolais à celui du Nigeria en 1996. « Quand il y a interférence politique, on ne peut pas l’accepter. C’est exactement comme le cas du Nigeria en 1996 quand les autorités politiques avaient retiré l’équipe nationale. C’était une interférence politique et nous avions sanctionné l’équipe nationale du Nigeria pour deux éditions conformément à l’article 78 de nos règlements », arguait Issa Hayatou. La comparaison ne tient absolument pas la route. Soit le Camerounais est amnésique, soit c’est par pur cynisme qu’il évoque le cas nigérian.

Il n’y a aucune similitude entre les deux cas. Au Nigeria, les gouvernants ont décidé de retirer l’équipe nationale de la 20ème édition de la Can en 1996 qui s’organisait au pays arc-en-ciel pour des raisons purement politiques, des différends politiques entre le Nigeria et l’Afrique du Sud. A l’époque, le Président nigérian Sani Abacha a fait exécuter le 10 novembre 1995 neuf (09) de ses opposants, qui étaient de l’ethnie Ogonie. Et suite à cette exécution, son pair sud-africain Nelson Mandela avait demandé un embargo total sur le Nigeria.

Cette sortie du chantre de la lutte anti-apartheid avait créé un coup de froid entre les présidents et les deux pays. Les autorités nigérianes craignaient ainsi pour la sécurité des Super Eagles ; ce qui les avait poussées à les retirer de la compétition plusieurs jours avant le début de la compétition. Voilà la réalité. La différence est que pour le cas togolais, l’équipe a été attaquée à l’artillerie lourde et on déplore mort d’hommes. Beaucoup de pays auraient été à la place du Togo qu’ils retireraient leur équipe nationale.

Les motivations de la sanction

Le monde sportif se pose encore des questions sur la légitimité de cette sanction prise contre le Togo. Selon les révélations, cette sanction aurait a été motivée par la décision du Togo de porter plainte contre la CAF dans ce dossier, et c’est une initiative personnelle du Président Issa Hayatou.

Les sources bien indiquées rapportent que la volonté exprimée du Togo de porter plainte contre l’instance continentale de football et l’Etat angolais a créé la panique dans le camp de ceux qui ont quelque chose à se reprocher dans cette histoire. En effet, les familles des victimes de l’attentant ont annoncé, par la voix de leur avocats, avoir porté plainte contre le FLEC, la CAF et l’Angola. Une plainte avec constitution de partie civile a été déposée vendredi entre les mains du doyen des juges d’instruction près le Tribunal de Grande Instance de Paris.

« Les ayants-droit d’Amélété Abalo et Stan Ocloo tués lors de l’attaque, ont décidé de poursuivre en justice les auteurs de cet « acte de bassesse répugnante ainsi que leurs complices actifs et passifs pour acte de terrorisme, assassinat, complicité d’assassinat, atteinte volontaire à la vie, exposition d’autrui à des risques immédiats de mort et de blessures, complicité d’atteinte volontaire à l’intégralité de la personne », a confié à Reuters TV Alexis Aquereburu, l’un des avocats.

Devant cet imprévu, il fallait donc pour Issa Hayatou trouver une astuce pour faire chanter la partie togolaise. D’où l’improvisation de la sanction. Des tractations de l’ombre seraient donc entreprises et il serait demandé au Togo de retirer la plainte, contre la levée de la sanction.

Le Président de la CAF serait l’instigateur principal, sinon le seul de cette machination ; cette sanction contre le Togo serait la sienne propre, et non celle de la CAF, puisque les membres du Comité Exécutif n’étaient pas d’accord. Selon un responsable qui a assisté à la réunion ce samedi, presque toutes les Fédérations nationales étaient contre cette sanction et l’auraient manifesté.

C’est ce qui a motivé les déclarations du président de la Fédération Egyptienne de Football. C’est donc un passage en force qu’a opéré Issa Haytou et une décision unilatérale qu’il a prise. Quoi de plus pour détester l’homme.

Tel on fait son lit…

Un adage populaire dit, c’est peut-être banal, que l’intensité d’une gifle dépend de la manière dont la mine est présentée. « Le Togo ne récolte que l’irresponsabilité de ses autorités, mais c’est malheureusement de pauvres gens qui récoltent les pots cassés », peste un compatriote. Il faut le dire, le Togo n’est traité par la CAF que proportionnellement à la considération que lui donnent ses propres gouvernants. On se rappelle encore cette affaire de tentative de corruption d’arbitres dont a été accusé l’ancien patron de la FTF Tata Avlessi de Mass.

Beaucoup d’observateurs se sont étonnés de l’attitude de l’Etat togolais dans cette affaire. Même si les faits reprochés à Avlessi étaient avérés, il devrait être soutenu d’une manière ou d’une autre par le pouvoir politique. Mais le malheureux Président de la FTF a été abandonné à son triste sort, aux griffes d’Issa Hayatou. Qui plus est, des gens qui ont avoué avoir joué des rôles majeurs dans cette affaire, comme Espoir Assogbavi et l’arbitre et juge Attivie Cessi ont été plutôt promus. Le pouvoir politique a laissé traîner le nom du Togo dans la boue, tirant même des fois les ficelles.

Le 03 juin 2007, la délégation togolaise était victime d’un accident d’hélicoptère à Lungi. Cette tragédie coûta la vie à treize (13) de nos compatriotes dont un préposé du gouvernement, le ministre Richard Attipoé. Sous d’autres cieux, l’Etat devrait s’investir pour que toute la lumière soit faite et qu’on découvre les tenants et les aboutissants de cette affaire. Car ce sont des fils du pays envoyés en mission officielle qui ont péri. Mais le dossier est aujourd’hui rangé au placard. Attipoé, Aményran et autres sont donc morts pour rien.

Quelques jours plus tard, le Togo devrait jouer son avant-match des éliminatoires Can 2008 contre les Ecureuils du Bénin à Cotonou. C’était le 17 juin 2007. Ce séjour était un véritable calvaire pour la délégation togolaise. Joueurs, supporters et officiels ont été violentés, leur bus et autres véhicules caillassés.

Le chef de la délégation, le ministre des Sports de l’époque Gilbert Atsu a été rudoyé autant que les autres. Il a été giflé par un quidam, ses portables confisqués. Quelle réaction a-t-on notée de la part des autorités politiques ? Le Togo n’a pas porté plainte pour défendre ses fils. Bien qu’un officiel ait été violenté, le gouvernement a fermé les yeux sur l’affaire, au nom d’une certaine sauvegarde des relations diplomatiques.Lors des éliminatoires de la Coupe du monde 2006, les joueurs et les supporters étaient violentés à Bamako. Mais là non plus on n’a pas senti l’Etat togolais.

Pour revenir à ce drame de Cabinda qui a coûté la vie à Stan Ocloo et Amélété Abalo et cloué au lit Dodo Obilalé, l’Etat est presque indifférent. Après les premières gesticulations des officiels, c’est le silence radio. Dans cette épreuve, sous d’autres cieux, le chef de l’Etat aurait fait une allocution spéciale.

Cette sortie aurait le mérite de soulager les cœurs endoloris. Le drame s’était produit depuis le 08 janvier. Mais jusqu’à présent, Faure Gnassingbé n’a pas trouvé la nécessité de s’adresser à ses concitoyens. Il préfère utiliser son temps et son énergie pour les besoins de la précampagne électorale, faisant passer ainsi le dossier de Cabinda pour un fait divers.

« Je ne suis pas un fan d’Eyadéma, mais je lui reconnais que quand il s’agit de sauver l’honneur de son pays, il est prêt à tout. C’est en cela qu’il diffère de Faure. Je parie que cette affaire de Tata Avlessi aurait été étouffée depuis le début s’il était vivant », martèle un compatriote.

« On ne récolte que ce qu’on a semé. Le vieux Godfried Ekué aurait été élu président de cette CAF de merde s’il n’y avait pas des pesanteurs politiques, une véritable conspiration togolo-togolaise contre lui. Des Togolais avaient pris fait et cause pour le Camerounais sous prétexte que leur compatriote n’est pas un ami du régime à l’époque.

C’est ainsi qu’ils ont fait une contre-campagne à leur concitoyen et aidé à Issa Hayatou qui ne l’avait battu que de quatre voix. Dans ces conditions les gens ne peuvent pas nous respecter si on est capable de conspirer contre notre propre pays… Comment voulez-vous que les autres nous traitent dignement quand les gouvernants sont capables de trucider mille (1000) de leurs compatriotes juste pour monter au pouvoir ? », poursuit un autre, très amer.

Tino Kossi

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