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KANLENTO-AVULETE "vaillant combattant, nous devons lutter"
31 décembre 2009

SOURCE/WWW.TOGOCITY.COM

Mamavi Sylvain ATTIGLAH

Afrique - TOGO - Appel fraternel à l’armée nationale

Quelle est la valeur d’une vie sans idéal et sans défense d’une bonne et juste cause.

Prions le Créateur de ce monde pour que nous n’arrivions pas à ce déni de ce que nous sommes : Homme/des Hommes

Au seuil de l’An Nouveau 2010, recevez nos vœux les meilleurs de Santé, de Paix et de Bonheur. Que le Seigneur veille sur votre famille et sur tous ceux qui vous sont chers. Béni soit le Créateur et qu’Il donne sa paix à toute l’humanité.

Nous prions pour la liberté, l’Etat de droit et la démocratie en Afrique. Que la fraternité africaine nous habite et nous élève vers de nobles idéaux.

NB : Veuillez trouver en fichier attaché : “Afrique - TOGO - Appel fraternel à l’armée nationale”

Vous qui recevrez cet Appel - Faites-en une large diffusion.

Nous vous remercions pour votre foi dans le progrès des peuples africains, pour votre foi dans cette Afrique de nos rêves et de nos réalités.

Montgomery Village ce 27 Octobre 2009

Afrique - TOGO -Appel fraternel à l’armée nationale

L’Appel fraternel que nous lançons à l’armée nationale togolaise (militaires et gendarmes), est avant tout un cri d’espérance pour des lendemains de fraternité agissante. Le 16 Octobre 2008, nous avions, au nom des valeurs démocratiques et républicaines, interpellé le peuple togolais et son armée nationale sur l’urgente nécessité d’une solution rapide et concertée pour mettre fin à la régression généralisée de notre pays. Nous avions alors évoqué comme préalables incontournables dont il faut absolument tenir compte ces trois composantes : le leader, l’inspiration et l’espoir et/ou l’espérance. Si nous avions décidé, cette fois-ci, de nous adresser directement à l’armée nationale, c’est tout simplement parce que par-delà le sens de la fraternité africaine qui nous lie à elle, nous ressentons à son endroit un sentiment de fraternité particulière. Nous allons donc dans les lignes qui vont suivre en révéler la profondeur par rapport à notre enfance et adolescence et ce faisant apporter une réponse à notre motivation et nos prises de position.

L’armée nationale togolaise : le sens d’un attachement fraternel

La vie de tout un chacun de nous, de l’enfance à l’âge adulte, demeure soumise à des évènements qui marquent notre personnalité et dans une bonne mesure impacte nos décisions et/ou perceptions. Pour ce qui nous concerne, parlant du sentiment de fraternité de toute autre nature que nous éprouvons à l’endroit de l’armée nationale togolaise, disons que par coïncidence notre enfance nous lia avec des aînés qui choisirent ce métier d’honneur qu’est celui des armes. C’est dire qu’avant même d’entrer dans notre adolescence, nous devrions grandir au côté de “militaires en herbe” et/ou de jeunes officiers. La conséquence et l’impact d’un tel fait marqua de façon bien positive tant notre enfance, notre adolescence que notre vie d’adulte. Oui, à ce jeune âge, nous avons commencé à appeler “grands frères” tous ces aînés, en fait de jeunes officiers, issus de toutes les différentes régions de notre pays : le Togo. C’est un souvenir qui nous remplit de bonheur de savoir que ces aînés sortis de prestigieuses académies militaires et autres écoles de différentes armes nous avaient toujours accueilli, chaque fois que nous sommes appelés à leur rendre visite, avec une grande fraternité, s’amusant à l’époque de notre relative timidité. La réalité que nous évoquons ici nous avait amené dès le premier cycle au lycée à solidifier ce sens d’honneur que nous avons des armées en général. Dans l’un de nos précédents écrits, plus précisément une réflexion/débat intitulé : “Afrique - Les intérêts des nations et des peuples africains- Conscience et Défense” nous avons écrit : “Nous évoquons, par ailleurs souvent, le Général de Gaulle, le Chef de la France libre, au point de soulever quelque incompréhension au regard de notre passion et/ou attachement pour l’Afrique”. En fait , notre admiration pour ce grand homme d’Etat date de nos années de premier cycle du lycée et tient à sa vision. A l’époque, l’un de nos camarades qui était le fils d’un des premiers cadres supérieurs du pays qui nous connut pour notre admiration pour le Général avait coutume de nous coller l’étiquette de “Gaulliste de gauche”. Issu d’origine pauvre, comme c’est le cas pour la grande majorité de nos camarades, nos vues étaient sans aucun doute “progressistes” ou de gauche. Avec recul, nous devons avouer que nous ne maîtrisions pas nécessairement le sens du terme : “gauche”.

Le second aspect de l’influence que ces aînés de l’armée nationle togolaise eurent sur nous se manifesta au début de notre second cycle au lycée. En fait, nous mîmes en place une “armée d’officiers” originaires des différentes régions du pays à l’image de ses aînés (jeunes officiers) avec l’exception qu’il y avait dans notre armée de lycéens une camarade (dame) officier . Cette dernière que nous apprécions bien pour son dynamisme avait tout pour appartenir à ce groupe d’hommes. Nous n’avions pas le grade le plus élevé même si nous étions celui dont venait les promotions.

Le plus amusant et émouvant, pour ce qui concerne cet autre aspect de notre vie de lycéen, nous l’avons vécu une fois devenu jeunes cadres (fonctionnaires) au terme de nos études supérieures. Un de nos camarades (ancien de notre armée de lycéens) continua de revendiquer un grade que nous lui avons donné sous prétexte que nous avions oublié. Un autre qui était alors dans le média qui nous rencontrait par hazard s’écria en nous interpellant par notre grade à la grande surprise de nos collègues du Ministère qui n’était pas au fait de notre passé de lycéen. Le plus réconfortant dans tout ceci est que nous eûmes presque tous la chance de faire des études supérieures y compris la seule dame officier du groupe. Oui ces frères dont nous évoquons ici le souvenir étaient de toutes les régions de notre pays : le Togo.

L’armée nationale togolaise : son honneur et son devoir

Nous avons dans un précédent document de Réflexion/débat : “Afrique-Les intérêts des nations et des peuples africains”, évoqué la mission de construction des armées africaines dans l’Afrique du 21ième siècle. Dans cet Appel fraternel, nous allons devoir tenter d’être spécifique même si à bien des égards, l’honneur et le devoir des armées républicaines sont en substance de même nature. D’abord, nous voudrions bien noter que nous parlions souvent d’armée nationale togolaise au lieu de FAT (Forces Armées Togolaises) qui est l’appelation officielle.

C’est délibérément que par humilité nous préférons y soustraire le mot “Forces”. En fait, ce n’est pas un hasard si les armées des superpuissances et puissances du monde ne se servent pas d’un tel mot. Ces armées qui ont connu la rudeur des confrontations armées sur le champ de bataille, ont un sens profond des défaites et des victoires qui les rend humbles et pour cause tout près de nous, nous avons la défaite française en Indochine (Dien Bien Phu), américaine au Vietnam (Saigon) et soviétique en Afganistan (Kabul). Et bien évidemment, la seconde guerre mondiale où les Alliés connurent de grandes batailles perdues pour une guerre gagnée. Du coup nous parlons d’armée française, américaine ou d’armée rouge pour l’URSS (arméeRusse) du fait de la révolution bolchévique. Les armées africaines, Dieu merci, depuis les indépendances ont été à l’abri de guerre fraticide entre Etats, ce qui ne diminue en rien la qualité de leurs officiers et de la troupe. Hélas, les armées africaines ont eu à s’impliquer dans des guerres civiles du fait de régimes dictatoriaux où les paisibles populations ont payé un prix très élevé et des pays détruits pour plusieurs années. Le drame des armées africaines et singulièrement togolaise réside dans le perte d’honneur face à leur devoir. La cause du mal est simple et ne tient pas au dysfonctionnement des armées africaines au plan structurel mais aux régimes tyranniques en place et à un quarteron d’officiers inconditionnels sans aucun sens de l’honneur qu’exige le métier des armes, surtout lorsqu’ils sont “des sortis de rang” qui doivent leurs épaulettes aux tyrans africains. Dans de rares cas, de valeuruex officiers formés dans de grandes et prestigieuses academies et/ou écoles militaires, ceux-ci tronquent leur honneur contre l’enrichissement facile et/ou la peur. Dans les deux cas, ces officiers à la solde des despotes africains, voient dans la dictature une entreprise éternelle et se disent comme Napoléon parlant du dauphin : “L’avenir, l’avenir est à moi”. “ Non, sire, l’avenir n’est à personne, l’avenir est à Dieu” écrivait cet auteur français dont le nom nous échappe en ce moment (peut-être est-ce Victor Hugo - Et bien, nous demandons votre indulgence).

Au quarteron d’officiers togolais de déshonneur, puisque cet Appel fraternel s’adresse à l’armée nationale togolaise, pour qui le champ d’honneur (de bataille) d’où il tirent leur promotion (grade et galons) se résume en nombre de paisibles togolais, en quête d’Etat de droit et d’institutions démocratiques, abattus, nous leur lançons cette sommation ferme : mettez un terme aux meurtres, aux assassinats et/ou égarements graves juridiquement repréhensibles avant qu’il ne soit trop tard. Nous leur disons de la manière la plus claire possible, personne n’est au-dessus de la loi et ceci s’applique à vous. En un mot comprenez-le bien, vous n’êtes (le quarteron d’officiers de déshonneur) pas au-dessus de la loi, contrairement à ce qu’il vous a été loisible de croire à ce jour.

L’armée nationale togolaise avec laquelle nous entrons par cet Appel dans un dialogue fraternel est et démeure profondément une armée républicaine qui continue de revendiquer son honneur et tient à ses valeurs. Et si d’aventure, ce quarteron d’officiers “d’opprobre” si nous pouvons nous exprimer ainsi, devra renouer avec l’honneur qu’exige le métier des armes à savoir la protection des concitoyens et la défense de la patrie jusqu’au sacrifice suprême, eh bien, aucun obstacle ne saurait arrêter celui ou ceux qui décident d’emprunter le chemin de l’honneur.

Les élections démocratiques de 2010 - Rétablir l’honneur et les valeurs républicaines de l’armée nationale togolaise

Au Togo se dérouleront dans les mois à venir des élections présidentielles et législatives, que son armée nationale exige démocratique et transparente, à l’instar de celles qui ont sanctionné l’indépendance et conduit le pays, de son statut de colonie à la souveraineté internationale. Nos convictions en la matière se fondent, et nous citons, les propos de ce vénéré pape venu des neiges (de L’Est) : “Donner raison de l’espérance qui est en nous” se référant ainsi à l’Epître du premier des apôtres.

Mes chers frères de l’armée nationale togolaise, il ne nous fait aucun doute que vous avez tout ce qu’il faut pour montrer la voie à toutes les armées africaines. Votre message à vos frères d’armes africains est clair et se résume comme suit : la dictature quelque soit la forme qu’elle revêt, le temps des coups d’Etat nilitaire et constitutionnel est bel et bien terminé. Il en est de même des termes tels que : la “junte”, le “nouvel homme fort” pour ne pas parler de guerres civiles qui ensanglantent la terre d’Afrique, détruisant du coup les meilleurs de ses enfants. Le président John F. Kennedy disait dans l’un de ses discours : “Ne vous demandez pas ce que votre pays (en parlant des Etas-Unis) peut faire pour vous, demandez-vous ce que vous pouvez faire pour votre pays”. Eh bien, officiers, sous-officiers et soldats de l’armée nationale togolaise, un Togo dans une Afrique démocratique, républicaine et d’Etat de droit, voici ce que vous pouvez faire pour votre pays, votre continent. Ce faisant, vous rétablissez votre honneur et réaffirmez les valeurs des armées.

Nous sommes d’avis, pour ce qui nous concerne, que le Togo doit être ce pays où l’enfant du soldat, de l’officier, l’enfant de l’agent permanent, de l’ouvrier, du médecin, du cadre supérieur, l’enfant du professeur, de l’instituteur, de l’homme d’affaire, de l’infirmier.... etc. doivent avoir la même chance. Oui, celui ou celle d’entre eux qui aura les meilleures capacités intellectuelles et autres qualités et l’intégrité requise devra pouvoir devenir Président de la République Togolaise, si telle est la volonté du peuple souverain et républicain. Même dans la famille “royale ou régnante” togolaise, nous sommes convaincus qu’il y a un grand nombre d’entre eux qui sont des démocrates et adhèrent aux valeurs républicaines.

Chers frères de l’armée nationale togolaise, une fois encore et nous le réaffirmons, nous n’avons aucune ambition politique , notre unique ambition, c’est la grandeur du Togo qui s’incruste, s’inscrit et se confond dans la grandeur d’un continent : l’Afrique. Il ne s’agit pas d’une grandeur qui subjugue mais qui libère, qui ne détruit point mais construit, qui n’exclut pas mais prône la coopération internationale. Enfin, il s’agit d’une grandeur de fraternité togolaise, africaine avec pour objectif la fraternité universelle.

A propos des élections proprement dites de 2010 au Togo, l’armée se doit de veiller ensemble avec le peuple à sa totale transparence. Pour se faire et si nécessaire il faudrait reculer la date des élections pour une vérification exhaustive des listes électorales pour prévenir toute fraude et permettre aux candidats de sillonner le pays pour présenter au peuple leur programme de gouvernement. Les candidats doivent se rendre dans les hameaux les plus réculés pour se faire connaître de visus du peuple. Il est impératif que ses conditions préalables soient réunies et nous ne doutons pas que l’armée nationale soit à la hauteur de la tâche.

Le peuple togolais, quant à lui, nous en sommes convaincus saura se prouver son adhésion massive à la démocratie et à l’Etat de droit en s’engageant fermement dans le processus démocratique à l’instar de certains pays frères du continent.

Le Togo, l’Afrique et la France : l’enjeu

Les élections au Togo en 2010 qui marqueront la transition du pays vers la mise en place d’un Etat de droit et d’institutions démocratiques auront un impact déterminant sur notre continent. Elles seront la preuve et/ou renforceront le rôle positif que les armées africaines peuvent et doivent jouer dans l’avancement du processus démocratique en Afrique. Du coup l’armée nationale togolaise confirmera son statut de pionnière aux yeux des armées soeurs du continent en réaffirmant son caractère républicain. Le Togo qui en d’autres circonstances avaient servi de laboratoire sur le continent saura donc se révéler comme le remède pour un changement irréversible de cap : de la dictature à la démocratie et à l’Etat de droit. Et pour cause, il y a quelques mois de cela, nous lisions un article d’un journaliste africain très apprécié dans son pays pour ses analyses non partisanes et son attachement à cette Afrique démocratique et tournée résolument vers le progrès (le développement). Notre frère journaliste, sans fard, exprimait son profond pessimisme au regard de dictatures héréditaires en nommant les trois pays où les fils héritent la présidence à la disparition de leurs pères. Il poursuivait son analyse en soulignant le risque de destabilisation qui ménacent les rares pays du continent qui ont choisi le bon chemin, le chemin de la contruction : la démocratie et l’Etat de droit. Certes nous comprenons ses préoccupations et les en font nôtres mais pas nécessairement son pessimisme et la raison est simple : “Donner raison de l’espérance qui est en nous” en nous référant à l’Epître du premier des apôtres. Du reste, la dialectique peut également nous aider philosophiquement à trouver une explication à l’espérance divine. Quant à la destabilisation, les Africains dans leur subconscient, voient son effet, tel un spectre qui les hante, dans le soutien de la France aux dictateurs africains, particulièrement les francophones. C’est un sentiment et /ou une percertion qui se justifie si l’on s’en tient au fait que de tous les pays situés à l’extérieur du continent, la France est le pays qui connaît le mieux l’âme de l’Afrique. Du coup, la France peut l’utiliser pour le meilleur et pour le pire et si la France reste attachée à la vision gaulliste, elle doit s’en servir pour le meilleur et nous y reviendrons plus loin.

Pour revenir aux élections présidentielles, nous aurons voulu qu’elles se déroulent à deux tours car il ne nous fait aucun doute que si la régularité et la transparence prévalent, le second tour opposera deux candidats de la mouvance démocratique. Nous faisons confiance à l’armée nationale et au peuple pour qu’il en soit ainsi mais n’étant pas sur le terrain, la décision est dans les mains des partis politiques étant entendu qu’une fois le processus décratique en route, les prochaines élections devront s’organiser de manière à ce que le Président de la République soit élu avec plus de cinquante pour cent du suffrage exprimé (plus de 50% des voix).

A nos frères de l’armée nationale, nous voudrions par cet Appel, partager avec eux cette conviction à savoir : quelle est la valeur d’une vie sans idéal et sans défense d’une bonne et juste cause. Prions le Créateur de ce monde pour que nous n’arrivions pas à ce déni de ce que nous sommes : Homme/des Hommes. A cette fin et pour reprendre, ce vénéré pape venu de l’Est (des neiges) qui en citant Blaise Pascal dira : “Apprenez que l’homme passe infiniment l’homme”. Et le pape d’expliquer que c’est en se dépassant que l’homme est complètement humain et continuant, le pape dira : l’homme ne possède-t-il pas en lui- même le besoin de se dépasser ?

A l’armée nationale togolaise : officiers, sous-officiers et soldats, au seuil de la nouvelle année 2010, recevez nos fraternels voeux de Santé, de Paix et de Bonheur pour vous-mêmes et pour vos familles. Qu’il en soit autant pour tous ceux qui vous chers.

Que le Seigneur renforce en vous les valeurs qui constituent l’honneur des armées et qu’Il vous protège tout le long de la nouvelle année.

Béni soit le Créateur et qu’Il donne sa Paix au Togo, à l’Afrique et à toute l’humanité

Ce que nous pensons et croyons

Nous voudrions bien débuter cette rubrique de notre Appel à l’armée nationale togolaise, en nous appuyant sur le discours d’un grand homme d’Etat, le Général de Gaulle. Ce discours, il l’a prononcé à Brazzaville (Congo) un 30 Janvier 1944, en pleine seconde guerre mondiale. Nous citons : “Si l’on voulait juger des entreprises de notre temps suivant les errements anciens, on pourrait s’étonner que le Gouvernement français ait décidé de réunir cette Conférence africaine. nous conseillerait sans doute, la fausse prudence d’autrefois. La guerre n’est pas à son terme. Encore moins peut-on savoir ce que sera demain la paix. La France d’ailleurs n’a-t-elle pas pas hélas ! des soucis plus immédiats que l’avenir de ses territoires d’outre-mer ? Mais il a paru au Gouvernement que rien ne serait , en réalité, moins justifié que cet effacement , ni plus imprudent que cette prudence. C’est q’en effet, loin que la situation présente, pour cruelle et compliquée qu’elle soit, doive nous conseiller l’abstention, c’est, au contraire, l’esprit d’entreprise qu’elle nous commande.

Car, sans vouloir exagérer, l’urgence des raisons, qui nous pressent d’aborder l’étude d’ensemble des problèmes africains français, nous croyons que les immenses évènements qui bouleversent le monde nous engagent à ne pas tarder ; que la terrible épreuve que constitue l’occupation provisoire de la Métropole par l’ennemi ne retire rien à la France en guerre de ses devoirs et de ses droits. Enfin, que le rassemblement maintenant accompli, de toutes nos possessions d’Afrique nous offre une occasion excellente de réunir à l’initiative et sous la directiion de M.le Commissaire aux Colonies, pour travailler ensemble, confronter leurs idées et leur expérience, les hommes qui ont l’honneur et la charge de gouverner au nom de la France, ses territoirs africains. Où donc une telle réunion devrait-elle se tenir, sinon à Brazzaville, qui, pendant de terribles années, fut le réfuge de notre honneur et de notre indépendance et qui restera l’exemple du plus méritoire effort français ?...” Et le Général de poursuivre plus loin : “Ce qui a été fait par nous pour le développement des richesses et pour le bien des hommes, à mesure de cette marche en avant, il n’est pour le discerner que de parcourir nos territoires et pour le reconnaître que d’avoir du coeur.

Au moment où commençait la présente guerre mondiale, apparaissait déjà la nécessité d’établir sur des bases nouvelles les conditions de la mise en valeur de notre Afrique, du progrès humain de ses habitants et de l’exercice de la souveraineté française. Comme toujours, la guerre elle-même précipite l’évolution. D’abort par le fait qu’elle fut jusqu’à ce jour, pour une bonne part, une guerre africaine et que du même coup, l’importance absolue et relative des ressources, des communications, des contingents d’Afrique, est apparue dans la lumière crue des théâtre d’opérations.

S’il est une puissance impériale que les évènements conduisent à s’inspirer de leurs leçons et à choisir noblement, libéralement, la route des temps nouveaux où elle entend diriger les soixante millions d’hommes qui se trouvent associés au sort de ses quarante-deux millions d’enfants, cette puissance, c’est la France. En premier lieu et tout simplement parce qu’elle est la France, c’est à dire que la nation dont l’immortel génie est désigné par les initiatives qui, par degrés, élèvent les hommes vers les sommets de dignité et de fraternité où, quelque jour, tous pourront s’unir. Ensuite dans l’extrémité où une défaite provisoire l’avait refoulée, c’est dans ses terres d’outre-mer, dont toutes les populations, dans toutes les parties du monde, n’ont pas une seule minute, altéré leur fidélité, qu’elle a trouvé son recours et la base de départ pour sa libération et qu’ily a désormais, de ce fait, entre la Métropole et l’Empire, un lien définitif. Enfin, c’est pour cette raison que, tirant à mesure du drame les conclusions qu’il comporte, la France est aujourd’hui animée pour ce qui la concerne elle-même et pour tous ceux qui dépendent d’elle, d’une volonte ardente et pratique de renouveau.

Est-ce à dire que la France veuille poursuivre sa tâche d’outre-mer en enfermant ses territoires dans des barrières qui les isoleraient du monde et d’abord, de l’ensemble des contrées africaines ? Non, certes ! Et, pour le prouver, il n’est que d’évoquer comment dans cette guerre, l’Afrique Equatoriale et le Caméroun français n’ont cessé de collaborer de la façon la plus étroite avec les territoires voisins, Congo belge, Nigéria britannique, Soudan anglo-égyptien et comment à l’heure qu’il est, l’Empire français tout entier, à l’exception momentanée de l’Indochine contribue dans d’importantes proportions, par ses positions stratégiques, ses voies de communications, sa production, ses bases aériennes, sans préjudices de ses effectifs, à l’effort commun des Alliés.....”. Et le grand homme d’Etat, le Général de Gaulle de continuer : “ Mais, en Afrique française, comme dans tous les autres territoires où des hommes vivent sous notre drapeau, il n’y aurait aucun progrès qui soit un progrès, si les hommes, sur leur terre natale, n’en profitaient moralement et matériellement, s’ils ne pouvaient s’élever peu à peu jusqu’au niveau où ils seront capables de participer chez eux à la gestion de leurs propres affaires. C’est le devoir de la France de faire en sorte qu’il en soit ainsi”

Oui, pour ce qui nous concerne, nous disons que la France n’a rien à craindre d’un Togo, Etat de droit aux institutions démocratiques, d’une Afrique avec des pays aux institutions démocratiques et des Etats de droits, tout au contraire, nous y voyons un renforcement de la grandeur de la France chère au Général dans le monde. D’aucuns diraient, il n’appartient pas à des Africains comme nous autres de revendiquer le gaullisme plus que les Français eux-même et bien non. Souvent, dans nos écrits ; Réflexions/Débat, nous évoquons les grands hommes et les quelques rares hommes hors du commun. La raison est simple ; nous comprenons qu’ils sont les meilleurs d’entre nous, les hommes, et sont de ce fait un patrimoine universel. Conscient du fait, pour ce qui nous concerne, que nous appartenons au commun des mortels, nous assumons comme un devoir d’évoquer les actes de ces grands hommes afin qu’ils nous servent de boussole. Ce faisant, nous voulons rappeler à l’humanité que ce monde peut, chaque jour, s’élever par eux, vers le meilleur et l’excellence.

Nous invitons donc fraternellement la classe politique française à continuer de faire sienne la vision du Chef de la France libre non point seulement pour le bien de la France ni pour l’Afrique mais pour l’équilibre nécessaire dans les relations internationales. Nous nous ferons le devoir d’apporter dans nos prochaines Réflexions/Débat :“Afrique- Apport et Rôle de l’Afrique dans les Relations internationales du 21ième siècle” des clarifications, illustrations et précisions nécessaires aux concepts et/ou assertions que nous venons d’introduire. Comme toujours, notre approche reste et démeure : convaincre par la force de l’argumentation et non par une argumentation de force.

Nos fraternelles pensées et nos meilleurs voeux pour l’An Nouveau -2010- .

Mamavi Sylvain ATTIGLAH

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KANLENTO-AVULETE "vaillant combattant, nous devons lutter"
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