REFLEXION
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COOPERATION CONTROVERSEE DE LA BELGIQUE AU CONGO- RDC On a fêté le 41ème anniversaire de l'indépendance du Congo.Cette commemoration a été marquée par la présence très remarquée de la Belgique, pays colonisateur. Ainsi, pour la première fois depuis plus de 13 ans, depuis 1988, un Premier Ministre Belge a foulé officiellement le sol congolais. Cette présence reste fortement controversée du fait qu'elle a annoncé la reprise de la coopération srtucturelle entre Kinshassa et Bruxelles. L'opposition intérieure et extérieure pense que le moment n'est pas encore venu pour la reprise de la coopération structurelle. Les raisons évoquées sont de trois ordres: 1- le Congo est divisé en 3 zones d'occupation ; Mouta Wakilou Gligli |
La politique de la France dirigée depuis toujours par la droite jusqu'en 1981 avait été considérée comme un élément de déstabilisation et d'exploitation de l'Afrique; un élément qui a retardé l'avènement de la démocratie sur le continent noir. Charles De Gaulle a accordé l'indépendance formelle aux pays Africains tout en gardant des liens de dépendance. Valérie Giscard d'Estaing (VGE) a soutenu les autocrates Africains. Souvenez-vous de l'affaire des diamants de feu l'Empereur Bokassa Ier et le parachutage sur Kolowezi des paras français pour sauver la chute de Mobutu! Aussi, l'arrivée de la gauche en France était très attendue comme une antidote à cette politique néocoloniale française à l'égard de l'Afrique. Donc l'arrivée du leader de la gauche française au pouvoir, M. Mitterrand, a suscité de fortes attentes chez les Africains à un triple plan:
1-attente de la remise en question de cette politique néfaste;
2-attente de la lutte contre les dictateurs Africains; 3-enfin, attente de Africains habitants l'Hexagone afin d'obtenir l'amélioration de leurs conditions de vie et de séjours. Ainsi, le 10 mai 1981, l'élection à la Présidence de François Mitterrand a été accueilli avec fanfares et tambours voire tam-tams par les peuples Africains. Du côté des dictateurs, ce fut la consternation. Mais Mitterrand et les Socialistes pendant 14 ans, n'ont pas comblé ces attentes. Ne dit-on pas souvent que les intérêts économiques et stratégiques de la France se placent au dessus du clivage gauche-droite? Vite, on a vu Mitterrand, qui fut l'ennemi des dictateurs dans l'opposition, devenir leur ami. A son tour, Mitterrand a créé ses réseaux et a soutenu les dictateurs comme Bongo, Biya , Eyadéma, etc. Les sommets franco-africains qu'il présidait sont devenus des cadres où l'on complotait contre les peuples africains. Lorsque Mittérand s'était rendu compte que le pouvoir des amis dictateurs commençait à chanceler ou à s'ébranler, il les convia à La Baulle en leur "intimant l'ordre" d'organiser des Conférences Nationales dites Souveraines, histoire de canaliser les véritables aspirations des peuples africains et d'émousser leur vigilance. Aujourd'hui, l'Afrique souffre aussi de l'héritage de François Mitterrand. Dernièrement le procès de son fils, "Papa m'a dit", Jean-Christophe Mitterrand, a révélé à la face du monde les atrocités de la vente d'arme de la France à l'Angola. Cette affaire s'appelle "Angolagate". Par rapport à Jacques Chirac, qui aborde la dernière année de son septennat, on peut dire que lui et Mitterrand sont bonnet blanc et blanc bonnet. Mais la différence est l'hypocrisie chez le "socialiste" Mitterrand qui, en torpillant le Africains, affichait une bonne image d'africaniste alors qu'il n'est qu'un colon. Chez Jacques Chirac il y a la sincérité macabre lorsqu'il dit que l'Afrique n'est pas mûre pour la démocratie; lorsqu'il se rend à Lomé pour soutenir son ami Eyadéma contre le rapport accablant rédigé par Amnesty International en octobre 1999. Pour Chirac, l'Afrique doit suivre son rythme; et peut-être que la démocratie n'est pas une valeur universelle!!! Bref, François Mitterrand n'a jamais été l'ami des Africains. Chirac non plus. L'Africain doit abandonner l'illusion qui consiste à croire qu'en France il y a des dirigeants plus favorables, plus proches des Africains que les autres.
Maurice Mouta Wakilou Gligli
27 AVRIL 1958 - 27 AVRIL 2001:
URGENCE D’UN FRONT DES PATRIOTES POUR SAUVER LE TOGO
Pour le 43ème anniversaire de l'indépendance du Togo, se sont ici et là déroulées des manifestations autour du 27 avril. Comme pour les anniversaires passés, les patriotes aussi se sont efforcés de mettre en avant, non sans raison, les sacrifices consentis par les Togolais pour l’accession de leur pays à l'indépendance, mais ils sont revenus constamment sur le courage et le patriotisme des leaders anti-coloniaux comme Sylvanus Olympio, et ont fustigés la traîtrise des collabos de l'espèce de Eyadéma, Grunisktky, Mivédor etc. On pleure l'indépendance confisquée par le néocolonialisme. Mais aujourd'hui, quelle est la vraie signification du 27avril pour la lutte démocratique que mène les vaillants peuples du Togo? Le 27 avril marque la consécration de l'esprit de libération qui plane désormais sur tous les Togolais responsables. Une dette réelle que nous avons vis à vis de l'histoire. Face à l'impérialisme français, l'indépendance s'inscrit ce jour, comme un objectif possible et réalisable pour toutes les générations des Togolaises et Togolais, présentes et à venir. Mais, attention! A lui seul, l'esprit de libération ne suffit pas. Encore faut-il qu'il y ait une organisation. La domination, elle, ne s'est pas faite rien qu'avec l'esprit des néocolonialistes. Elle est rendue effective grâce à une organisation solide, reposant sur des éléments concrets. Les forces néocolonialistes ont une politique raffinée de recrutement des éléments locaux "sûrs". A chaque moment, l'impérialisme français fabrique des personnalités. Dans les années 60, c'était Étienne Eyadéma, Mivédor, etc.. Edem Kodjo des années 1970. Agbeyomé Kodjo, Ehé, Hope Agbolie, Jean Pierre Gbikpi, Jean Dégli, Joseph Kokou koffigoh, Nicolas Lawson, Togla Lawson, Claude Ameganvi, sont de la génération 80-90. Les néocolonialistes disposent des structures efficaces: des partis politiques (RPT, UTD, PAD, etc.), des groupuscules armés (garde présidentielle, force d ' intervention rapide, Hacame, etc.), des banques, de la diplomatie (Boutros Ghali, Carter, Charles Pasqua, Chirac.) Ils utilisent des équipements modernes et sophistiqués : téléphone cellulaire, radio, télévision, journaux, ordinateurs, etc. Les patriotes sont-ils conscients de tout cela? On perd trop de temps en restant à la traîne des nostalgiques des années 60 qui ne s'accrochent rien qu'à l'esprit de libération sans pour autant comprendre l'impérieuse nécessité de l'organisation, la grande tâche des patriotes, progressistes et révolutionnaires de cette époque. Les patriotes des années 1990, la génération Etumog-Ekpomog-Ekpémog ont-ils conscience de la caractéristique de leur époque? Une époque des implosions des sociétés africaines, conséquence de la néocolonisation. Il n'y a pas que les structures sociales ou économiques qui éclatent mais aussi des générations entières qui traînent dangereusement sur elles des maladies incurables et facilement transmissibles. On donne un chiffre officiel de séropositifs (SIDA). C'est fatal pour le Togo. Bientôt, ce sera un continent vide, quoi qu'on dise. La pire des catastrophes, c'est que c'est toujours la même canaille qui détient l'initiative sur le terrain de lutte. Les patriotes tournoient. Tantôt ils se jettent dans les bras des néocoloniaux sous prétexte de renforcer l'opposition pour hâter le départ de Eyadéma. Tantôt on s'embrouille dans des aventures militaires sans direction politique conséquente. Bien que l'esprit de 58 continue à planer, les patriotes se marginalisent dans un moment aussi critique. La réflexion doit être à la hauteur de la catastrophe que vivent les peuples du Togo aujourd'hui. Le débat entre patriotes est capital. Que les progressistes, les patriotes et les révolutionnaires pensent à organiser des rencontres spécifiques au niveau national. Qu'ils prennent la direction de toutes les luttes susceptibles de pousser les forces néocolonialistes à battre retraite, en brèche et d'arracher des concessions importantes en faveur des peuples opprimés du Togo. Nous devons arriver à construire un front syndical offensif. Les luttes de ces derniers temps montrent que les travailleurs Togolais sont capables de beaucoup, mais ils manquent une véritable direction de combat. Notre jeunesse totalement disponible pour la lutte n'est plus du tout encadrée. A défaut d'être une réserve des cadres révolutionnaires dont l'absence se fait cruellement sentir, la jeunesse togolaise est devenue le proie facile de toutes les sectes made in USA: Full Gospel, Témoins de Jéhovah etc. se la disputent à longueur de journées. On la soustrait ainsi à son rôle historique qui consiste à sauver la patrie, en lui faisant rêver des chimères dans l'au-delà.
Le renversement du rapport de force par rapport aux néocoloniaux, responsables de la tragédie du Togo, ne se fera pas de lui même. C'est à nous, révolutionnaires, progressistes, patriotes de cette époque que revient l'initiative! On est nourri de scepticisme lorsqu'il s'agit de se retrouver entre patriotes, en même temps on est prêt à répondre aux rendez vous de l'ennemi, camouflé en personnalité scientifique ou religieuse. Le cap doit être franchi et fixé sur l'organisation de nos forces.
Osons compter sur nos cerveaux et nos énergies positives pour que soient sauvés nos parents, nos enfants, nos petits-enfants et notre chère patrie en péril.
Belgique, 26 mai 2001
Togbédji Norbert Komlan
Membre de la rédaction du journal "Kanlento"